Le 11 mai dernier, une convention tripartite a été signée entre Finaxo Environnement, la communauté de communes des deux vallées du canton de Fismes (51) et Lyonnaise des eaux. Par ce biais, l'opérateur privé qui exploite la station d'épuration de Fismes (9 500 EH) diminuera le volume d'épandage des boues produites pendant six mois pour per mettre à Finaxo d'alimenter son démonstrateur de pyrogazéification, Pyrobio, avec 20 % du flux.
Sur ce projet, la société a obtenu un financement européen Life + en janvier 2009, soit 850 000 euros sur un budget de près de 1,7 million. Dans ce cadre, différents partenaires le soutiennent : la collectivité, le conseil régional de Champagne Ardennes, la société Iota Environnement, qui l'aide à l'installation technique et au suivi des résultats et le cabinet conseil Enviro Quality.
Spécialiste de la décantation lamellaire des boues d'épuration, Finaxo avait déposé, dès 2005, un brevet sur son procédé alternatif à l'incinération des boues. « En pyrolyse-thermolyse, nous sommes les seuls sur le marché à utiliser un média caloporteur pour cracker la matière organique en gaz », affirme Pascal Colignon, président-directeur général de Finaxo Environnement. Au lieu de chauffer le four de manière indirecte à 1 000-1 300 °C, Finaxo y introduit des billes en acier inoxydable à une température de 800-1 000 °C. Les boues y sont alors « grillées » comme sur un barbecue. « Dans un four de capacité d'une tonne par heure, nous créons des cycles de chauffage : 1 500 billes entrent et sortent toutes les deux minutes. Nous réalisons ainsi une économie d'énergie de l'ordre de 80 % par rapport à un chauffage indirect en continu », précise le responsable.
Le pilote installé à Fismes va traiter 1,5 tonne par heure de boues en trantes d'une siccité de 10 %. Dans cette configuration, le procédé Pyrobio alimente une étape de séchage nécessaire avant pyrolyse, par valorisation de la chaleur des fumées de combustion du four. « Les fumées sont captées à 800 °C dans les chapeaux du four et dirigées vers un échangeur thermique qui chauffe indirectement un sécheur. La siccité des boues entrantes en pyrolyse atteint ainsi 70 % ; ce qui permet de traiter 125 à 150 kg de boues par heure. La consommation énergétique du procédé n'excède pas 7 à 8 % de la valeur calorifique des boues », précise Pascal Colignon. Testé jusqu'à la fin de l'année sur cette station d'épuration, Pyrobio entrera ensuite en phase de commercialisation. « Ces six mois de test représentent une étape clé pour passer du stade pilote au stade industriel. Nous en profiterons pour étudier les scénarios de valorisation des cendres produites (à 90 % minérales), épandage ou enfouissement », précise le P-DG.
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Finaxo Environnement, pascalcolignon@finaxo.fr