Pilotées par l'établissement public Paris Saclay ( EPPS), les opérations d'aménagement du plateau de Saclay (pôle universitaire, développement économique et logements) concernent près de 700 hectares d'ici à 2025. « Mais nous densifierons surtout les aménagements existants, la majorité de la superficie du plateau (5 000 ha) restera agricole », précise Antoine du Souich, directeur du développement durable de l'EPPS. Dans ce cadre, une étude globale sur la gestion des eaux du plateau a été lancée en 2010. « Nous avons élaboré une stratégie proche de celle d'un Sage, en plus rapide, pour mettre en œuvre une gouvernance partagée avec tous les acteurs concernés (collectivités, syndicats). L'enjeu principal est d'optimiser la gestion des eaux de ruissellement générées par les futurs aménagements pour maîtriser l'important risque d'inondation des vallées de la Bure et de l'Yvette », poursuit Antoine du Souich. Dans ce contexte, un débit de fuite très faible (0,7 l/sec/ha) a été fixé par le syndicat mixte de l'Yvette et de la Bièvre ( SYB) à tous les nouveaux permis de construire du plateau. Pour le respecter, trois échelles de gestion des eaux pluviales seront mises en œuvre sur les projets de construction. À la parcelle, obligation d'infiltration via des noues, des chaussées réservoirs ou des toitures terrasse. À l'échelle du quartier, gestion par bassins de stockage naturalistes (plans d'eau, zones humides…) et à l'échelle du plateau, collecte par le réseau hydrologique historique.
Le plateau est en effet parcouru par 32 km de rigoles et aqueducs construits sous Louis XIV pour alimenter en eau pluviale les fontaines et les basins de Versailles. Inévitablement, ce réseau hydrologique connecté à des étangs s'est dégradé avec le temps. Dès 2004, le SYB s'est structuré autour de sa restauration et de son entretien. Un programme de 20 millions d'euros a été lancé sur dix ans, soutenu par l'agence de l'eau Seine-Normandie, la Région et les départements de l'Essonne et des Yvelines. Deux premières rigoles (Granges, Châteaufort) ont été remises en l'état en 2012, idem pour la zone d'expansion naturelle du bassin des biches et en 2013, la rigole de Corbeville retrouvera sa fonctionnalité. « Nous abattons les arbres, curons et reca-librons les fossés pour garantir l'écoulement », explique Fabien Ozanne, directeur technique du SYB. En juin dernier, les deux partenaires ont lancé la modélisation hydraulique du réseau, par temps de pluie et par temps sec. « Grâce à cet outil d'aide à la gestion, nous pouvons étudier l'impact des reconnexions ou de la dilution des effluents à l'étiage », précise le responsable de l'EPPS qui réfléchit à présent au transfert de gestion de l'eau du plateau. Le SYB qui assure déjà cette compétence pour la communauté d'agglomération du plateau de Saclay en a le profil idéal.