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EAU

Des procédés de dépollution diversifiés

PUBLIÉ LE 1er NOVEMBRE 2012
LA RÉDACTION
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L es eaux de pluie en ruisselant peuvent se charger en éléments polluants présents à la surface du sol, d'une toiture ou d'une façade, etc. Lors de leur cheminement dans les réseaux, même séparatifs, elles sont susceptibles de se mélanger avec des eaux parfois usées et fortement contaminées. Selon la sensibilité du milieu récepteur, dans l'optique du bon état des eaux pour 2015, les eaux plu viales peuvent donc nécessiter un traitement avant rejet. Mais attention, « toutes les eaux de ruissellement n'appellent pas une dépollution, alerte Nadine Aires, chargée d'études spécialisées à l'agence de l'eau Seine-Normandie (AESN). Seule la réalisation d'un diagnostic de site permet de vérifier le besoin de dépolluer et, le cas échéant, de choisir un traitement adapté ». La composition en polluants des eaux pluviales varie selon le type de surface – urbaine, industrielle, agricole principalement – sur laquelle l'eau ruisselle. Les contaminants sont principalement des macrodéchets (cannettes, sacs plastiques, feuilles, etc.), des éléments grossiers (sables et graviers), des micropolluants or ga-niques, tels que les hydrocarbures et les pesticides, des éléments métalliques (cadmium, cuivre, plomb et zinc, par exemple) et, généralement en moindre proportion que dans les eaux usées, des matières organiques. En aval de grands réseaux séparatifs, au point de rejet dans le milieu, la contamination dans les eaux pluviales est majoritairement particulaire. Les polluants sont alors fixés sur les matières en suspension (MES). En amont, dans les eaux de ruissellement, une fraction importante peut être sous forme dissoute. La solution choisie devra être adaptée au type et à la forme du polluant. Depuis une dizaine d'années, on observe une multiplication des dispositifs de dépollution des eaux pluviales. Ils sont installés sur des réseaux séparatifs pluviaux ou sur des surverses de déversoir d'orage (réseau d'assainissement unitaire). Certains ciblent les contaminants particulaires, d'autres les dissous, d'autres encore une famille de polluants. Pour retenir les éléments grossiers décantables, en tête de traitement le plus souvent, les opérateurs utilisent des débourbeurs ou des dessableurs. Et, pour les macrodéchets flottants, ils misent sur des dégrilleurs, des grilles avaloirs ou des filtres. « Notre séparateur hydrodynamique permet d'optimiser l'interception de ces macrodéchets », précise Antoine Morin, gérant d'Hydroconcept . Pour extraire les liquides légers, les hydrocarbures notamment, des séparateurs d'hydrocarbures ont largement été déployés. Selon de nombreuses études, sauf activités spécifiques de stockage, distribution ou manipulation d'hydrocarbures, (stations-service, garages), ces dispositifs se révèlent inadaptés. « Ils garantissent un niveau de rejet d'hydrocarbures inférieur à 5 mg/L, alors que le niveau de contamination des eaux de ruissellement d'un parking, par exemple, atteint très rarement cette valeur. De plus, les hydrocarbures véhiculés par ces eaux sont essentiellement particulaires », explique Bruno Ricard, responsable de l'agence Ouest du bureau d'études Sinbio. Et le moyen le plus efficace de piéger des pollutions particulaires consiste à créer des conditions favorables à la décantation. Parmi les ouvrages de décantation, les plus classiques sont des bassins assurant la double fonction de stockage et de décantation des MES. Le processus de décantation est souvent optimisé grâce à une structure lamellaire. Ils sont mis en œuvre, seuls, à l'aval de réseaux séparatifs, ou bien en prétraitement. Les constructeurs proposent aussi des dispositifs plus compacts. Baptisés décanteurs-dépollueurs par les adhérents du Syndicat des fabricants d'ouvrages préfabriqués pour la dépollution des eaux pluviales ( ISGH), en plus d'abattre les MES, ils assurent en général les fonctions de dégrillage, débourbage et de séparation des hydrocarbures. Pour son produit, David Lesecq, directeur commercial de Techneau annonce « un abattement de 60 à 80 % des MES avec une densité de 2,5 ». « Nous les préconisons pour des zones relativement réduites, où les volumes sont bien maîtrisés », indique Christine Gandouin, directrice d'activité Eau urbaine du bureau d'études Safege. Les procédés physico-chimiques, associant coagulation-floculation et décantation, trouvent aussi leur place dans la dépollution des eaux pluviales. Pour assurer une décantation efficace, Degrémont opte pour un décanteur lamellaire, quand Veolia, afin d'assurer une plus grande réactivité, leste les flocs à l'aide de micro sable. « Le clarificateur assure un abattement des MES au-delà de 95 % », précise Philippe Topalian, responsable marché chez Veolia water solutions et technologies. Pour Yves Ruperd, du Cete Sud-Ouest, « ces solutions, lourdes en exploitation, sont particulièrement adaptées à des sites fortement urbanisés, les aéroports, par exemple ». D'autres procédés fonctionnent sur la filtration des polluants. Des développements récents portent sur les filtres plantés de végétaux. La filière d'Epur Nature comprend, en amont, un bassin de décantation et, en aval, un filtre planté de roseaux (FPR). « Sur les hydrocarbures, notre procédé est efficace même sur de faibles concentrations », précise Stéphane Troesch, chargé de commercialisation et R&D d'Epur Nature. Et Jean-Christophe Stucky, gérant d'IFB Environnement, annonce, pour sa filière par FPR, « des taux d'abattement de 90 % sur les MES et de 70 % sur la DCO ». À l'image du Syndicat mixte de la vallée de l'Orge aval ( Sivoa), dans l'Essonne, les caractères rustique et paysager des filtres plantés attirent les collectivités. « Le gros enjeu consiste à encadrer ces filières, tant sur le dimensionnement que sur la conception, la réalisation ou la gestion », observe Nadine Aires. Aussi, elles font l'objet de nombreux programmes de R&D, parmi lesquels Segteup (Systèmes extensifs pour la gestion et le traitement des eaux urbaines de temps de pluie), coordonné par l'Irstea de Lyon. Dernièrement sont également apparus des produits manufacturés dédiés à la rétention des polluants dissous, pour des toitures par exemple. Des constructeurs proposent aussi des caniveaux filtrants et parlent de parkings dépolluants. Plus généralement, le potentiel épuratoire des techniques alternatives de gestion des eaux pluviales (noues, fossés, puits d'infiltration, toitures végétalisées, etc.) intéresse. C'est l'un des sujets d'études de l'Observatoire de terrain en hydrologie urbaine ( Othu), animé par le Groupement de recherche Rhône Alpes sur les infrastructures et l'eau ou de l'Observatoire des polluants urbains ( Opur).
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