Le Syndicat des eaux et de l’assainissement Alsace-Moselle (SDEA) a réalisé une station d’épuration sur le secteur de Herbsheim - Benfeld. En activité depuis 2021, cet ouvrage sera inauguré officiellement pour la Journée mondiale de l’eau le 22 mars, couplant cet évènement avec des activités pédagogiques ouvertes au grand public pendant le week-end.
D’une capacité de 27.000 équivalent-habitants, la nouvelle station d’épuration de Benfeld-Herbsheim bénéficie aux usagers domestiques et industriels des 11 communes situées autour de Benfeld en intégrant les besoins de développement du territoire sur les 40 à 50 prochaines années. Au-delà de ses fonctions premières de traitement des eaux usées, et dans le cadre de la transition écologique et énergétique, la conception des ouvrages intègre la production d’une énergie verte locale par l’intermédiaire d’un méthaniseur alimenté par les boues d’épuration, les graisses et un co-substrat innovant permettant d’assurer parallèlement la protection de la ressource en eau.
Garantir un revenu aux agriculteurs Le développement de cultures alternatives aux grandes cultures céréalières constitue un enjeu important, afin de protéger la ressource en eau de la nappe phréatique d’Alsace. La silphie a été choisie pour sa capacité méthanogène et pour sa capacité à protéger la nappe phréatique. Il s’agit d’une culture pérenne dite « bas niveau d’impact », sans apport de pesticides. En vue de contractualiser l’achat de cette matière première sur le long terme, le SDEA a créé en concertation avec la chambre d’agriculture une filière ad hoc de production de silphie permettant à la fois de protéger la ressource en eau tout en garantissant contractuellement sur une durée de 15 ans un revenu satisfaisant aux agriculteurs concernés.
Une production locale Grâce à la méthanisation des boues, et à l’adjonction de silphie, l’installation de production de biogaz permet d’injecter dans le réseau de distribution local l’équivalent de la consommation annuelle de gaz d’une commune de 3.000 habitants. L’ensemble des intrants étant récolté dans un rayon inférieur à 30 kilomètres autour de l’usine et issu de cultures d’une durée de vie importante, cette production de biogaz peut être véritablement qualifiée de production d’énergie verte durable et locale.
Un financement maîtrisé et un projet reproductible D’un coût d’investissement de près de 13 millions d’euros HT, cette installation a été financée avec le soutien de l’agence de l’eau Rhin-Meuse et de l’Ademe, et en complément avec un emprunt de 10 millions d’euros sur vingt ans contracté auprès de la SFIL (banque publique de développement au service des territoires) à un taux attractif de 0,66%. Le temps de retour du sur-investissement basé sur le prix du gaz de 2020 reste limité à 13 années. L’envolée récente des coûts d’énergie rend bien évidemment encore plus pertinents de futurs projets de même nature.