Détecter les variations de géométrie du matériau d'une canalisation et par ce bais tous ses défauts potentiels (corrosion, piquage) et son anatomie (brides, coudes, soudures), c'est la spécificité de la technique par ondes guidées ultrasonores basse fréquence. Un capteur encerclant la canalisation peut réaliser un contrôle global de grande longueur, quels que soient la nature du matériau (métal, composite) ou son diamètre. Seules conditions limitantes, les canalisations enterrées, encore plus si elles sont revêtues. « Dans les parties enterrées, le signal se perd au-delà de 5 mètres environ, alors qu'en aérien les ondes se propagent beaucoup plus facilement. La distance de diagnostic dépasse généralement les 20 mètres. Dans tous les cas, le contrôle est effectué en quelques secondes », précise François Berthelot, coordinateur ondes guidées au centre technique des industries mécaniques (Cetim). Pour quantifier le potentiel de cette technique qui fera bientôt l'objet d'une norme européenne, le Cetim s'est doté d'un banc d'essai spécialisé sur son site de Senlis (Oise). L'installation comprend 7 lignes de canalisations de 40 mètres de long, dont une partie enterrée, disposant de 3 diamètres (324, 254 et 101 mm) et de 4 épaisseurs (3,2, 5,2, 7,1 et 12,7 mm). Il y teste sa faisabilité technique en situation et propose aux industriels des prestations sur sites. Même si les réseaux d'eau et d'assainissement sont en majorité enterrés, certaines sections aériennes (sous viaduc, chemins de fer…) pourraient trouver un intérêt tout particulier à son application.