Saint-Germain-le-Fouilloux, petite commune de 500 habitants située en Mayenne, près de Laval, a installé, il y a un an et demi, une nouvelle station d'épuration à filtre planté de roseaux de 700 EH pour régler ses problèmes d'eaux usées. L'ancienne station, d'une capacité de 320 EH, datait en effet des années 1980 et saturait. Cette solution, d'un prix de 500 000 euros, préconisée par le bureau d'études angevin Hydratec, s'avère plus écologique et plus économique qu'un raccordement vers la station de Laval, qui aurait coûté le double.
Le groupe Saur a été retenu pour la construction de la filière rustique et dans un deuxième temps pour son exploitation, ainsi que pour celle des réseaux, avec un marché de prestation de trois ans. Son procédé Rhizostep, qui repose sur l'épuration naturelle de la matière organique par les bactéries du sol, traite 30 000 m3 d'eaux usées par an, grâce à deux bassins successifs de 720 et 1 060 m2 . L'entretien est limité au fauchage annuel des roseaux et à une évacuation des boues tous les dix ans. « Nous vérifions essentiellement la bonne répartition des effluents sur les différents lits », souligne Damien Labrot, chef du centre Anjou-Maine-Touraine chez Saur. Seule l'installation d'une pompe de relèvement a été nécessaire en entrée de la filière gravitaire, à cause de la situation topographique du terrain. Restait à gérer une contrainte forte, l'interdiction de rejet dans le milieu naturel, lors des périodes d'étiage du cours d'eau.
« Pour transformer cette contrainte en
atout », dixit Marcel Blanchet, maire de Saint-Germain, la commune a fait appel à la société NovaBiom, spécialisée dans la culture de miscanthus. Cette plante produit de manière très efficace de la biomasse, jusqu'à 20 tonnes/hectare, surtout lorsqu'elle peut être alimentée en eau de manière suffisante. NovaBiom a fourni pour 1 500 euros un hectare de miscanthus à la collectivité. Celle-ci l'a planté sur un terrain limitrophe aux bassins et a aménagé la parcelle d'une dizaine de fossés pour permettre son irrigation avec les effluents traités. « Nous voulions une plante facile à récolter, sans investissements supplémentaires. C'est ce qui a orienté notre choix sur le miscanthus plutôt que sur une saulaie, par exemple. Le miscanthus nous permet de faire appel à une coopérative agricole locale pour sa récolte, son séchage et sa mise en pellets », souligne le maire. Car l'objectif final est d'utiliser cette biomasse de haut rendement – 1 hectare est équivalent à 7 000 à 8 000 litres de fuel – pour alimenter la chaudière à biomasse de sa future salle de loisirs communale. La boucle devrait être bouclée d'ici à 2013-2014.