Sur la grande plaine agricole d'Achères, les travaux de modernisation de l'usine historique du Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (Siaap), construite en 1940, repartent de plus belle. Début octobre, le top départ de la refonte de l'usine, un programme d'investissements global de 1,9 milliard d'euros porté en débat public en 2007, a été donné sur la file eau. Première étape d'une décennie de travaux qui débouchera à l'horizon 2021 sur une filière flambant neuve. Les dix lignes historiques de bassins biologiques à ciel ouvert auront alors cédé la place à une filière compacte, composée de deux lignes parallèles : d'un côté, 58 biofiltres de prédénitrification suivis de 84 biofiltres de nitrification et 12 biofiltres de postdé-nitrification, et de l'autre, un traitement membranaire par ultrafiltration d'un débit maximum de 300 000 m3 /jour.
Car pour atteindre les objectifs de la directive-cadre sur l'eau et redonner de la cohérence à cette station de 1,5 million de m3 / jour, sur laquelle coexistent des équipements des années 1960 avec les dernières unités construites à partir de 2007 pour se conformer à la Deru sur l'azote total (nitrification, dénitrification et traitement membranaire sur les boues), le Siaap a décidé de reconstruire tous les ouvrages antérieurs à 2007. Il attaque donc aujourd'hui avec les travaux du prétraitement. Cette étape reposait historiquement sur trente bassins de dessablement à ciel ouvert. Pour limiter les nuisances, ces ouvrages seront intégralement couverts et l'air intérieur désodorisé. Le point sensible du prétraitement repose sur le risque de « feutrage », c'est-à-dire d'obturation des grilles par des détritus, lors d'événements pluvieux importants. Ce phénomène, relevé par le Siaap en moyenne quatre fois par an, provoque inexorablement le déversement des effluents dans le milieu naturel. Pour atteindre le « zéro déversement », le nombre de grilles sera augmenté (de 12 à 20) et l'espacement des dents diminuera entre le premier et le deuxième étage de prétraitement (de 50 à 25 mm). En outre, un travail important sera réalisé sur le pilotage hydraulique des effluents pour maintenir une efficacité optimale sur les débits maximums (70 m3 /sec) comme sur les petits (5 m3 /sec). « À faible débit, l'écoulement hydraulique doit être contrôlé pour éviter que le bassin de dessablement ne se transforme en décanteur primaire, tout en assurant la sédimentation du sable », précise Gérard Mary, directeur des grands travaux au Siaap.
Dernier défi sur ces travaux réalisés par un groupement mandaté par Degrémont en cotraitance avec Vinci et Razel-Bec, l'obligation de maintenir l'activité de l'usine. « Pour cela, nous reconstruisons le prétraitement sur lui-même, en deux étapes. Dans un premier temps, nous réduisons la capacité de traitement actuelle de 65 à 45 m3 /sec et nous construisons à côté la première moitié du nouveau dégrillage, puis nous le raccorderons et nous basculerons les flux entrants. Cela nous permettra dans une deuxième phase de déconstruire les anciens ouvrages et de finir de couvrir les bassins », commente le responsable. Au total, 230 millions d'euros seront investis d'ici à 2017, soutenus à 40 % par l'agence de l'eau Seine-Normandie et à 18,5 % Pub par Codra_Hydroplus_Dec la Région. À cet 2012.pdf horizon, 1 23/10/201 les travaux des files biologiques lancés d'ici à la fin de 2013 seront eux aussi bouclés. Restera alors la reconstruction de la filière boues, aujourd'hui distante de 4 km du traitement de l'eau, pour que la refonte de Seine Aval soit intégralement achevée. Rendez-vous en 2025.