Le 17 octobre dernier, un collectif d'ONG européennes et de mouvements citoyens a dénoncé la position affirmée de la Commission européenne en faveur de la privatisation des services publics d'eau et d'assainissement des pays les plus touchés par la crise, Grèce et Portugal en tête. Dans une lettre en date du 26 septembre, la Commission affirme ainsi que « la privatisation des services publics contribue à réduire la dette (…), accroît les performances des entreprises, et, par extension, la compé ti ti vi té de l'économie, en rendant attractifs les investissements directs étrangers ». Dans un communiqué commun du 25 octobre, les associations France Libertés-Fondation Danielle Mitterrand, la coordination Eau-Île-de-France et Attac, dénoncent une prise de position qui enfreint les articles clés du traité de l'Union européenne, lié à sa neutralité sur la question des ré gimes de propriété des ser vices d'eau (art. 345 TFEU et art.171 de la directive 2006/123/EC relative aux ser vices dans le marché intérieur). Pour défendre une vision non marchande de l'eau à l'échelle européenne, ces ONG ont lancé « l'initiative citoyenne européenne ». Cette démarche, qui vise à modifier certains points du texte de la directive-cadre sur l'eau sera officiellement déposée à la Commission en janvier 2013. Elle intégrera également ses réflexions sur la feuille de route Eau de l'Europe jusqu'en 2030, le fameux Blueprint for Euro-pe's Waters publié en novembre.