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Télérelève : bras de fer sur la normalisation

PUBLIÉ LE 1er MARS 2013
LA RÉDACTION
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Les collectivités incluent de plus en plus la télérelève dans le cahier des charges de leur contrat de délégation de service d'eau. Utilisant une infrastructure fixe de transmission de données, elle évite de recourir aux services d'un opérateur sur le terrain, à la différence de la radio-relève, qui implique un agent équipé d'un terminal de réception portatif circulant dans les rues. En France, un grand nombre d'équipementiers proposent des systèmes de radio-relève, mais seuls trois acteurs sont opérationnels en télérelève. Il s'agit tout d'abord de Veolia Eau, avec la technologie Homerider Systems (rachetée par le groupe en 2009). Depuis fin 2011, l'entreprise a confié à m2ocity, une filiale montée avec Orange, le développement de son réseau. De son côté, Lyonnaise des eaux a créé, en 2009, Ondeo Systems, une société spécialisée dans le développement des services de télé relève. Enfin, Saur utilise le système Coronis du groupe Elster. « Le problème est que pour des raisons liées à l'équipement et aux protocoles de communication utilisés, il est quasi-impossible, une fois un système choisi, de le faire fonctionner par un autre que celui qui l'a installé », prévient Régis Taisne, adjoint au chef de service de l'eau à la FNCCR. En effet, les « systèmes pro prié taires » utilisent des trames fermées (sauf Coronis, utilisé par Saur, opéré par m2ocity en parallèle d'Homerider sur le territoire du Sedif ) et sont verrouillés. Un exemple simple : pour les transmissions, Ondeo Systems utilise la fréquence de 169 MHz, Homerider et Coronis celle de 868 MHz… Or, un réseau développé pour communiquer sur une fréquence ne peut, pour l'instant en tout cas, pas transmettre sur une autre. Ces systèmes qui rendent les clients captifs, Eau de Paris les connaît bien. En 2010, devenue régie municipale de l'eau, Eau de Paris a racheté toutes les infrastructures de télérelève installées par les deux ex-délégataires de la ville, filiales de Veolia Eau et de Lyonnaise des eaux. « Aujourd'hui, on ne peut pas superviser to ta-lement en propre ces réseaux : ils ne communiquent qu'avec les serveurs d'Homerider et d'Ondeo Systems », ex plique Louise Dauffy, responsable du pôle comptage, télérelève, métrologie à Eau de Paris. Il a fallu contractualiser avec ces sociétés pour la récupération des données. Quant à l'idée d'utiliser les réseaux pour récupérer d'autres données qui intéresseraient la ville de Paris, des informations sur le remplissage des conteneurs à verre par exemple : trop complexe aujourd'hui. « L'infrastructure est à nous, mais nous ne sommes pas en mesure de l'utiliser comme bon nous semble, résume Louise Dauffy. Eau de Paris étudie toutes les possibilités pour se réapproprier pleinement la supervision. Nous souhaitons, naturellement, une authentique interopérabilité des systèmes. » Justement, une initiative cruciale pour le déverrouillage des systèmes a vu le jour, il y a un an, à l'Afnor, au sein de la commission de normalisation E17Z, Systèmes de relevés à distance et comptage intelligent : la création d'un groupe de travail pour ré diger un guide d'application national des normes eu ro péennes EN 13757. Objectif : expliciter ces standards, qui favorisent l'interopérabilité, et flécher, parmi les possibilités qu'ils ménagent, les solutions les plus aptes à être utilisées sur le territoire français. « Dans le monde de l'eau, c'est la pierre de Rosette, l'outil universel qui libérera le marché », considère Frédéric Renaut, directeur d'exploitation chez Saur. « Une fois que la démarche aura abouti, les nouvelles versions des systèmes d'information tiendront compte du protocole commun et nous développerons des pilotes de périphérique pour rendre les anciens systèmes compatibles », précise Farrokh Fotoohi, directeur gé néral d'Ondeo Systems. Le pilotage du groupe de travail est assuré par GRDF, une locomotive qui a fait avancer promptement la rédaction du guide sur le gaz. Pour l'eau, la coexistence de plusieurs systèmes déjà largement déployés a conduit, en septembre dernier, à la constitution d'un sous-groupe, la « task force » eau, réunissant Ondeo Systems-Lyonnaise des eaux, Homerider-Veolia Eau, Coronis-Saur et Eau de Paris. « Les enjeux en termes de concurrence font que la recherche d'un compromis pour la télérelève dans l'eau est for cément plus difficile que pour le gaz : chacun a intérêt à ce que ce soit les autres qui convergent vers lui et à ce que l'accord trouvé ne ruine pas son avance », décrypte un observateur. La « task force » eau s'est réunie à un rythme intensif les premiers temps, puis a traversé un trou d'air. À partir de décembre, le salarié d'Ondeo Systems qui représentait Lyonnaise des eaux au sein de ce groupe et accompagnait en parallèle son client GRDF dans le groupe de travail plénier, a peiné à combiner ces deux casquettes, puis a fini par se retirer du groupe eau. Chez Ondeo Systems et Lyonnaise des eaux, on affirme qu'il n'y a là rien d'intentionnel. « Aucun opérateur ne pourrait être crédible en quittant ces travaux : ils sont indispensables pour structurer le marché et répondre à la demande de nos clients », assure Farrokh Fotoohi. La chaise est pourtant restée vide pendant plusieurs semaines. Les travaux se sont poursuivis entre les acteurs restants, jusqu'au 10 janvier. À cette date, les membres de la « task force » sont informés que la direction de Veolia Eau doit « définir sa position sur les données métiers et le niveau d'interopérabilité », ce qui leur donne l'impression que l'opérateur veut faire machine arrière par rapport aux avancées récentes, notamment un accord sur la nécessité de définir un jeu de données métiers minimal que les systèmes devront véhiculer. À défaut, l'interopérabilité serait une coquille vide. Au sein de la « task force », la question d'un écart entre affichage politique et volonté d'avancer est alors franchement soulevée, et les travaux sont paralysés pendant deux semaines. « La formulation était malheureuse, convient Christian Gacon, directeur technique de m2ocity. À ce stade, il était légitime de faire valider les positions par la direction de Veolia Eau. Cela a généré un hiatus de commu ni ca tion, alors qu'il n'y avait pas de remise en question des conclusions des travaux. » Depuis le 29 janvier, finalement, tout le monde est revenu autour de la table. S'ensuit la validation d'une première version de la partie eau du guide. Elle se contente, en fait, de réunir les éléments ayant précédemment fait l'objet d'un accord. « Cette première version n'est pas suffisamment aboutie pour garantir une interopérabilité dans le monde de l'eau : beaucoup de travail reste à faire », prévient Louise Dauffy. La « task force » doit donc encore s'accorder sur les chapitres les moins consensuels : référence commune de données métiers, codage, cryptage no tamment. Affaire à suivre… l
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