Herbacées, arbustes, espèces exotiques envahissantes, comment la flore des friches est-elle influencée par la diversité du tissu urbain qui l'entoure ? Les anciens usages de ces terrains (agricoles, industriels…) et leur statut foncier (public, privé) ont-ils un impact ? Pour répondre à ces questions, l'unité mixte de recherche Citeres (cités, territoires, environnement et sociétés, université de Tours-CNRS) pilote pendant trois ans le projet « Délaissés urbains et espèces envahissantes (DUE) ». Elle s'est notamment entourée dans cette mission de l'École nationale supérieure de la nature et du paysage, du bureau d'études Biotope, de l'agence d'urbanisme de l'agglomération de Tours et de la Fédération des conservatoires d'espaces naturels. Labellisé par le pôle Dream eau et milieux, et soutenu à hauteur de 189 000 euros par le conseil régional du Centre, ce projet de 357 000 euros se penchera dès cette année sur l'inventaire de la flore de 200 friches urbaines de Blois et Tours. De manière originale, entre 15 et 20 d'entre elles feront l'objet d'une simulation du changement climatique. Les chercheurs compareront pour cela la germination d'échantillons de sols à température ambiante et à une température augmentée de 4 °C. « Nous cherchons à confirmer l'hypothèse selon laquelle la hausse des températures stimule la prolifération des espèces exotiques », précise Francesca Di Pietro, chargée du projet. Une enquête sur la perception des friches urbaines par les habitants complétera ces études. « Face à l'enjeu de la trame verte, les collectivités peuvent être intéressées par de nouveaux éléments de connaissance et de prospective sur la flore particulière des friches urbaines », ajoute Francesca Di Pietro.