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Comment convertir au biologique une zone de captage ?

PUBLIÉ LE 1er AVRIL 2013
LA RÉDACTION
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Avec le classement de certains captages en zone prioritaire, collectivités et syndicats d'eau potable comptent de plus en plus sur l'agriculture biologique pour améliorer la qualité de l'eau de leurs nappes. Mais qu'elle soit le volet d'une opération de reconquête globale de la qualité de l'eau ou au centre d'un projet politique de développement de l'agriculture biologique, la démarche doit inclure une concertation intégrant les structures de développement de la bio et prenant le temps d'élaborer une stratégie d'action. Dans l'Avesnois (59), où une opération de reconquête de l'eau (Orque) a été lancée en 2006, il a fallu plus d'un an pour élaborer une méthodologie d'action, via un comité de pilotage rassemblant Noréade, la régie du syndicat de distribution des eaux, les acteurs agricoles, l'agence de l'eau Artois-Picardie et le conseil régional. « Dans les territoires où l'eau est un enjeu, il faut inscrire le développement de l'agriculture biologique sur le long terme », confirme Sylvain Roumeau, chargé de mission protection de l'eau à la Fédération nationale de l'agriculture biologique (Fnab). Première action incontournable : la réalisation d'un diagnostic agricole et foncier. Il permet de repérer les potentialités de développement technique et économique de l'agriculture biologique et les possibilités d'acquisitions foncières. Chambres d'agriculture ou groupements d'agriculteurs biologiques (GAB) sont des interlocuteurs privilégiés pour le réaliser. La communauté d'agglomération Seine-Eure (Case) a ainsi profité de l'expertise du Grab Haute-Normandie pour faire aboutir son projet des Hauts Prés sur la commune du Val-de-Reuil (27). Elle a racheté 110 ha à l'établissement public foncier de Haute-Normandie et choisi d'en destiner 30 à l'installation de quatre maraîchers biologiques et d'une entreprise d'insertion professionnelle. « Le Grab a effectué une étude économique et agronomique sur les parcelles que nous comptions acheter, afin de déterminer la zone la plus propice pour le maraîchage et nous a aidés à recruter les professionnels », explique Nathalie Lacaze, chargée du projet à la Case. Sur les 80 ha restants, la Case a mis en place des baux environnementaux imposant des conditions d'exploitation aux céréaliers locataires afin de les inciter à la conversion. L'acquisition du foncier est, en effet, un levier fondamental pour s'assurer durablement du respect de certaines pratiques. On peut alors se rapprocher des sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer) pour mettre en place des partenariats privilégiés permettant de réaliser de la veille foncière sur une zone prédéfinie et faciliter l'acquisition de terrains. Mais ces transactions prennent du temps, coûtent cher et ne sont parfois pas envisageables. En parallèle, doit se mettre en place une animation auprès des agriculteurs déjà installés afin de les inciter à entrer dans la dynamique. Dans l'Avesnois, le Gabnor les sensibilise avec des visites d'exploitations biologiques et réalise des diagnostics de conversion. « On simule les impacts sur la ressource en eau, mais aussi les impacts techniques et économiques pour étayer leur prise de décision », explique Sarah Staub, chargée de mission protection de l'eau au Gabnor. Les aides financières sont aussi un levier d'incitation fort pour enclencher une conversion. Sur les zones où l'eau est un enjeu, il est en effet possible de mobiliser des mesures agro-environnementales territorialisées (MAET) financées par l'Europe et les agences de l'eau. Les aides à la conversion au bio peuvent alors s'avérer plus incitatives. Mais comme elles sont prévues pour cinq ans, il faut veiller à assurer un accompagnement permanent, technique ou économique, pour que le projet ne retombe pas comme un soufflé à la fin des aides. Autour de Niort (79), les syndicats des eaux (SMEPDEP et SEV) organisent en partenariat avec les chambres d'agriculture et le GAB des journées de démonstration technique. « Il y a une forte demande de la part des agriculteurs convertis, car peu de références existent en bio », témoigne Olivier Caillé, animateur au SMEPDEP. Une animation dynamique qui entraîne les conversions. Depuis 2009, la surface agricole en bio y est passée de 1 à 7 %. En aval, participer à la construction des filières est aussi nécessaire pour la pérennité économique du projet. À Lons-le-Saunier, qui s'intéresse à la protection de ses captages depuis les années 1990, la municipalité achète une partie de la production des agriculteurs bio pour alimenter son réseau de restauration collective. D'autres collectivités ont développé circuits courts et Amap pour assurer des débouchés locaux aux agriculteurs. Eau de Paris a, de son côté, participé à hauteur de 20 % au financement d'une station de semences favorisant le développement de deux coopératives bio sur un projet dans l'Essonne. Enfin, côté financement, les maîtres d'ouvrage peuvent solliciter différents dispositifs, qu'ils soient axés sur la protection de la ressource en eau ou sur le développement de l'agriculture biologique. Les agences de l'eau restent bien sûr des partenaires privilégiés à toutes les étapes des projets. Dans le bassin Artois-Picardie, l'agence de l'eau aide au financement des postes d'animateurs du Gabnor sur plusieurs territoires. Seine-Normandie a parti-la communauté d'agglomération Seine-Eure favorise la mise en place de projets de vente directe et d'Amap afin d'assurer des débouchés aux agriculteurs. cipé à l'achat des terrains pour le projet des Hauts Prés. Rhône-Méditerranée et Corse a, elle, lancé en 2009 un appel à projets spécial pour développer l'agriculture biologique. D'autres sources de financements sont souvent complémentaires. En Poitou-Charentes, le programme régional Re-sources, visant à préserver la qualité de l'eau potable est ainsi un des piliers des projets de conversion. « Les outils de planification territoriale comme les chartes de parc naturel régional ou les Agendas 21 permettent de fixer des objectifs ambitieux de développement de la bio et peuvent faciliter l'exécution des projets. À condition qu'il y ait une réelle impulsion politique… », conclut Sylvain Roumeau. l
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