Ne prenez pas peur si vous croisez un kayak vide se déplaçant à proximité des côtes ! Il s'agit du drone marin conçu par l'Ifremer dans le cadre du projet Mobesens (Mobile Water Quality Sensor System). Ce projet européen, terminé en 2011, visait à améliorer les techniques de communication pour mieux assurer la surveillance des eaux. À partir d'un kayak classique, les chercheurs de l'institut Carnot Ifremer Edrome ont conçu un appareil se déplaçant seul (directement téléguidé ou avec un itinéraire pré-établi) et réalisant des mesures tout le long de la colonne d'eau grâce à deux treuils disposant de 40 mètres de câbles. Une bouteille d'échantillonnage permet aussi d'effectuer des prélèvements d'eau. Pour que l'appareil soit autonome de 24 à 48 heures et communique en Wi-Fi jusqu'à 9 km des côtes (voire 15-20 km avec un système 3 ou 4G), les équipements ont été miniaturisés afin de consommer moins d'énergie. Des chercheurs de l'Imperial College de Londres ont aussi conçu un système récupérant l'énergie produite par le roulis. De plus, une caméra a été installée sur l'engin pour mieux contrôler sa trajectoire et éviter obstacles et accidents.
« L'objectif est de proposer ce support mobile aux entreprises pour tester des instruments d'analyses dans toutes les conditions », explique Loïc Dussud, responsable du service ingénierie et instrumentation marines à l'Ifremer. « L'engin revient bien moins cher que d'affréter un zodiac pour réaliser des mesures », poursuit-il. Le drone est aussi équipé d'une sonde multiparamètres (pH, température, pression, turbidité, etc.) et permet de faire directement de la surveillance de la qualité des eaux douces ou marines.