La surveillance des contaminants chimiques dans les sites industrialo-portuaires n'est pas encore démocratisée. En cause, l'absence de méthodologie fiable pour quantifier et tracer les contaminants en fonction de facteurs d'influence. D'où le projet Amaris (Analyse et monitoring des apports à risque en environnement portuaire), financé par la région Bretagne, associant pour deux ans Accoast, spécialisée dans le monitoring environnemental et l'institut Carnot Ifremer Edrome. L'objectif ? Concevoir un dispositif basé sur la mesure in situ et une méthodologie fournissant une approche intégrée de la contamination dans le temps. Pendant un an, des techniques d'échantillonnage passif ont été testées pour le monitoring. Ces dispositifs, DGT (Diffusive Gradients in Thin Films) pour les métaux et SBSE (Stir Bar Sorptive Extraction) pour les substances organiques, ont l'avantage d'extraire et de concentrer in situ des contaminants présents en très faible quantité, facilitant leur analyse et évitant les problèmes liés à la collecte et la conservation des échantillons. La deuxième étape, en cours, vise à développer des stations automatisées. « Il s'agit d'amener l'eau dans la station “mobile” et déclencher les échantillonneurs passifs lorsqu'on le souhaite : après une forte pluie ou en les asservissant aux résultats de sondes multiparamètres, par exemple », explique Jean-Louis Gonzalez, de l'unité biogéochimie et écotoxicologie de l'Ifremer. Des gestionnaires de ports sont déjà intéressés pour identifier des pollueurs ou évaluer la performance d'un système de traitement des eaux.