« Ce “modèle” est à bout de souffle : complexité des structures, opacité, multitude d'acteurs, besoins de financement considérables, dispositif de redevances et de taxations déséquilibré, absence de fiscalité environnementale, … » C'est le constat implacable que fait le député Michel Lesage dans son rapport d'évaluation de la politique de l'eau, une mission qui lui a été confiée par Jean-Marc Ayrault en février dernier. Le député propose douze orientations déclinées en soixante-dix propositions. Il prévoit ainsi de renforcer le rôle de l'État, avec la création d'une autorité nationale de l'eau, permettant ainsi d'assurer la transparence de la gouvernance de l'eau et de ses flux financiers. Il met l'accent sur la police de l'eau qu'il souhaiterait plus efficace, avec des contrôles plus ciblés sur des thèmes et/ou zones à enjeux environnementaux. Il propose aussi que l'État soit plus présent et actif au niveau de l'Europe. Au niveau territorial, ce sont les collectivités locales et d'abord les communes qui doivent structurer la nouvelle gouvernance. Par ailleurs, le député envisage une réorganisation des comités de bassin, avec la création d'un quatrième collège pour assurer une meilleure représentation des usagers et des associations environnementales. Enfin, il souhaite faire évoluer la fiscalité de l'eau arguant que « les déséquilibres structurels du financement de l'eau en France ne sont pas tenables à terme ». Encourager les mesures préventives, développer la conditionnalité des aides ou encore mettre en œuvre une fiscalité figurent parmi les pistes envisagées.