Après trois ans de travaux menés par la Société du canal de Provence (SCP), la liaison hydraulique entre Verdon et Saint-Cassien est enfin opérationnelle. Le transfert d'eau est assuré grâce à 75 kilomètres de canalisations souterraines entre le Verdon et Roquebrune-sur-Argens. Quatorze millions de mètres cubes d'eau brute seront fournis par an, d'abord au territoire du Seve (Syndicat de l'eau du Var Est) puis au Sidecm (Syndicat intercommunal de distribution d'eau de la corniche des Maures) à Sainte-Maxime puisqu'une seconde adduction verra le jour d'ici fin 2016. L'infrastructure a deux objectifs : sécuriser l'approvisionnement en eau à l'horizon 2030 pour une population en expansion mais aussi limiter les prélèvements dans les cours d'eau côtiers en mauvais état au sens de la DCE. Ainsi, sur les quatorze millions de mètres cubes, six millions se substitueront aux prélèvements actuels dans les cours d'eau. « Deux tracés avaient été retenus. Le conseil général du Var a privilégié celui traversant une zone pour l'instant peu occupée mais à forts enjeux de développement », précise Lionel Reig, directeur général adjoint en charge du développement à la SCP. La liaison débute à Tourves, par une ouverture de trois mètres de large dans la berge du canal. Et elle est enterrée tout le long du tracé (sauf au niveau d'un aqueduc traversant l'Argens), avec des diamètres allant de 1 100 mm à 700 mm. « Il y avait un enjeu technique à la fois dans leur confection mais aussi pour leur pose, car ces diamètres élevés sont relativement rares pour des conduites sous pression », explique Vincent Kulesza, chef de projet à la SCP. L'adduction assure un débit gravitaire de 650 litres par seconde. « Nous allons installer deux surpresseurs en ligne permettant d'atteindre jusqu'à 1 275 litres par seconde en prévision de l'évolution des besoins », ajoute Vincent Kulesza. Le projet dans son ensemble coûtera 100 millions d'euros, dont 43 % autofinancés par la SCP.