Début 2015, l’agence française pour la biodiversité devrait voir le jour. Elle rassemblera entre autres en son sein l’Etablissement public des parcs nationaux, l’Agence des aires marines protégées et surtout l’Onema qui représentera à lui seul deux tiers des salariés. Pourtant de nombreuses voix s’élèvent contre l’absorption de cet organisme dont les missions sur l’eau vont au-delà de la protection de la biodiversité. Dernière réaction en date, celle de son conseil scientifique. Constitué d’une vingtaine de scientifiques, il aide notamment l’Onema dans la rédaction de ses programmes d’action. « Créer une agence de la biodiversité est une bonne chose mais pourquoi le faire autour de l’Onema en prenant le risque d’affaiblir la politique de l’eau ? », s’interroge Luc Abbadie, écologue et président du conseil scientifique.
Une agence française de l'eau et de la biodiversité?
Symboliquement, ils souhaiteraient rebaptiser l’agence, « agence française de l’eau et de la biodiversité » pour gagner en lisibilité mais cela ne sera certainement pas suffisant. « Il serait désolant de voir le financement de la politique de l’eau transféré à la biodiversité », ajoute le chercheur qui s’étonne que l’Office national des forêts ou l’Office national de la chasse et de la faune sauvage ne soient pas intégrés avec leurs budgets à la future agence. Pour l’instant, du côté du ministère de l’Ecologie, pas question de revenir sur cette organisation. En décembre dernier, le projet a été validé par le Conseil national de transition énergétique (CNTE) qui a lui aussi souhaité dans son avis avoir plus de lisibilité sur les missions de l’agence et la place de la biodiversité par rapport à l’eau. Le projet de loi devrait être présenté à l’Assemblée nationale début mars. « Nous mobiliserons les élus », promet Luc Abbadie.PRBLe site de l'OnemaL'avis du CNTE