« Déficit de gouvernance », « absence de vision stratégique globale », l'OCDE se montre critique dans son étude sur la gestion des risques d'inondations de la Seine en Île-de-France. Les experts ont simulé trois scénarios de crues d'ampleur différente avec comme référence celle de 1910. Ils démontrent que les investissements de protection ont été modestes ces dernières décennies et ne sont pas au niveau des standards d'autres pays de l'OCDE. « Nous avons aujourd'hui d'autres moyens qu'en 1910 mais notre capacité de résilience n'a pas augmenté et une crue de ce type aurait de graves conséquences économiques », a souligné Jean Daubigny, préfet de la région Île-de-France et du bassin Seine-Normandie. Selon l'étude, une crue majeure pourrait affecter près de 5 millions de personnes, générer jusqu'à 30 milliards d'euros de dommages directs, une réduction significative du PIB sur cinq ans de 0,1 à 3 % et enfin 400 000 pertes d'emplois. Les experts de l'OCDE ont ainsi orienté leurs recommandations sur les enjeux de gouvernance, sur l'accroissement de la résilience et enfin le financement de la prévention. De leur côté, les acteurs locaux ont lancé l'élaboration d'un plan de gestion des risques d'inondations ( P GRI) à l'échelle du bassin, prévu par la directive européenne de 2007, qui sera effectif en 2015. Deux programmes d'action et de prévention des inondations (PAPI) ont aussi vu le jour. Enfin, la loi Mapam, qui confie une nouvelle compétence de gestion des milieux aquatiques et du risque d'inondations aux communes et EPCI, devrait aussi apporter une nouvelle réponse à la question de la gouvernance.