Dans le bassin Artois-Picardie, le tiers des zones humides est constitué de prairies exploitées par des éleveurs. « Agriculture et environnement sont souvent opposés alors que la présence d'élevage extensif est un élément incontournable pour le maintien des zones humides », détaille Olivier Thibault, le directeur de l'agence de l'eau Artois-Picardie. La réflexion menée entre les acteurs publics et agricoles dès 2009 a abouti à la signature d'une convention-cadre de cinq ans entre l'agence, les chambres d'agriculture locales, l'État, la région Picardie et les trois départements du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme. Les efforts se focaliseront sur la maîtrise du foncier, l'accompagnement technique des agriculteurs, une meilleure valorisation des produits agricoles issus de zones humides et l'amélioration des aides publiques. Un dernier axe sera consacré au suivi et à l'évaluation des actions mises en œuvre. « Nous essayons d'être pragmatiques. Il s'agit de trouver des leviers pour maintenir ou rendre ces exploitations rentables pour qu'elles ne disparaissent pas », explique le directeur. Dans le cadre du 10e programme, l'agence a prévu de consacrer 2,8 millions d'euros sur cinq ans pour soutenir cette action en plus des aides directes aux agriculteurs (MAE). Cette convention-cadre sera dans un premier temps mise en œuvre sur huit territoires pilotes. « Pour ne pas éparpiller les efforts et avoir un vrai retour d'expérience à dupliquer », précise Olivier Thibault. À terme, elle devrait concerner toutes les zones à dominante humide du bassin, soit environ 10 % du territoire.