Depuis plusieurs mois, Veolia teste à Arcachon un prototype d'avaloir. Implanté directement sur le réseau existant grâce à sa taille réduite, il permet de dépolluer in situ les eaux pluviales. Le prototype, breveté, a été réalisé avec l'Institut de la Filtration et des techniques séparatives (IFTS). Après dégrillage des macro-déchets, les particules allant de 20 microns à un milli-mètre, véhiculant de nombreux micropolluants, sont piégées dans un décanteur lamellaire avec une structure en nid d'abeille, assurant – d'après Veolia – 90 % d'abattement des matières en suspension pour les petites pluies, et 80 % pour les moyennes. Dépolluées, les eaux peuvent ensuite être gérées sur place par infiltration, ou stockées à proximité pour l'arrosage des espaces verts ou le nettoyage des voiries par exemple. « En réduisant les volumes transitant dans le réseau, on limite les surverses au milieu natu-rel », indique Christian Salic, concepteur du dispositif à la direction régionale Veolia Sud Ouest. Un bypass vers le réseau pluvial est toutefois prévu si la capacité de traitement de l'avaloir est dépassée.
Dans le cadre de son projet Eaure (Épuration en avaloirs urbains en vue d'une réutilisation des eaux), Veolia développe un deuxième prototype équipé de capteurs de contrôle (niveau de déchet dans le bac associé, hauteur d'eau dans la cuve et temps de fonctionnement du bypass). Il devrait prochainement équiper tout un bassin-versant test de la ville d'Arcachon. Cette opération est candidate à l'appel à projets de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques, « Innovations et changements de pratiques : lutte contre les micropolluants des eaux urbaines », dont les lauréats seront financés par l'Onema et les agences de l'eau en 2014.