La Lorraine rénove ses piscines avec des objectifs environnementaux. Metz ouvrira en juin une piscine consommant 30 % d'énergie en moins et Lunéville vient de terminer la rénovation de son centre aquatique selon les critères de la démarche HQE. Cette dernière réalisation a nécessité pas moins de dix-neuf mois de travaux et 13 millions d'euros. Des travaux plus longs que pour une construction neuve, mais la mairie souhaitait garder l'emplacement, pour des raisons historiques et pour sa proximité avec plusieurs lycées et collèges. Une entreprise certifiée Iso 14001, une gestion des déchets, des débourbeurs, une palissade de qualité, des rencontres avec les riverains… toute la panoplie classique du chantier HQE a été respectée. Plus spécifique à la piscine, la réhabilitation d'un forage naturel à 300 mètres de profondeur qui approvisionne la piscine en eau à 20 °C a été conduite. La chaufferie fonctionne au bois, respecte les normes européennes pour les particules grâce à un électrofiltre, et la chaleur produite est partagée avec une salle culturelle voisine. Les murs sont isolés par l'extérieur, la toiture est équipée de pare-vapeur et de Foamglass, un matériau à base de verre cellulaire issu de la récupération de pare-brise, qui traitent les remontées d'humidité. En revanche, pas de référence à la RT 2012 dont les piscines sont exclues du champ d'application, notamment du fait de leurs locaux chauffés à 30 °C. Paradoxalement, le grand bassin de 50 mètres n'est pas couvert. Une gabegie d'énergie ? Au contraire, assure Gérard Haradji, directeur technique de Spie Batignolles concessions. « Couvrir ce bassin aurait nécessité de chauffer énormément l'air ambiant et de le déshumidifier. Nous avons pris l'option d'un bassin extérieur équipé d'un système de couverture automatique à la surface de l'eau. Lorsque la piscine est fermée, quinze heures par jour environ, le bassin chauffé à 28 °C est recouvert, et les déperditions de chaleur sont quasiment nulles. C'est plus efficace que de chauffer tout un bâtiment. » Les pompes destinées au traitement de l'eau ont été équipées de variateurs de vitesse afin que le débit reste constant. Combiné à une régulation automatique, cet équipement économise entre 25 et 30 % d'électricité. Un gain conséquent, quand on sait que le traitement de l'eau représente 80 % des consommations électriques d'une piscine ! Une piscine exemplaire économise évidemment son eau. Les normes sanitaires imposent 30 litres d'eau renouvelée par baigneur, et 35 litres d'eau sanitaire. Mais la plupart des piscines publiques consomment entre 300 et 400 litres par occupant. Lunéville s'est fixé un objectif de 90 litres par baigneur. Notamment en installant un système de destruction par UV des chloramines, ces composés qui se forment par réaction entre le chlore et les molécules organiques. Ce qui évite de diluer l'eau comme dans d'autres piscines pour faire baisser leur taux, entraînant des consommations élevées.