Quelques mois après le lancement des 34 plans de la Nouvelle France industrielle, le plan « Qualité de l'eau et gestion de la rareté » dévoilera sa feuille de route avant l'été. Piloté par Jean-Louis Chaussade, P-DG de Suez Environnement, et Christophe Chevillion, DG d'Environnement SA, il vise à soutenir l'innovation et à conforter la filière française de l'eau à sa place de leader mondial. Le binôme choisi, major de l'eau qui intervient sur l'ensemble du cycle de l'eau et PME spécialiste de la mesure et championne à l'export, témoigne à lui seul des enjeux à venir. Et les quatre priorités présentées fin mars au ministre du Redressement productif, lors du point d'étape, le confirment.
La première concerne les stations d'épuration du futur. La réduction de l'empreinte environnementale des Step passera bien sûr par la production d'énergie, mais pas seulement. Les nouvelles générations d'installations produiront aussi du phosphore, de l'azote, voire des bioplastiques. Deuxième voie d'avenir, la gestion intelligente de la ressource. Elle implique le développement d'outils de mesure et d'aide à la décision pour mieux gérer la rareté et la qualité de l'eau. Troisième piste, la gestion intelligente des réseaux d'eau. Il s'agit à la fois d'optimiser les infrastructures et de réduire leurs impacts, sanitaire et environnemental. Enfin, le dessalement de l'eau apparaît très prometteur à condition de développer une offre industrielle plus sobre. Qualité des membranes, récupération d'énergie et utilisation des énergies renouvelables sont donc à explorer.
Pour parvenir à innover, la filière demande des engagements des pouvoirs publics, notamment en matière d'assouplissement réglementaire et de financement.
Très concrètement, les contraintes pesant, par exemple, sur la réutilisation de l'eau épurée bloquent son développement et pénalisent une offre à l'export faute de référence nationale. La révision de l'arrêté qui encadre la Reuse, attendue depuis des mois, est ainsi toujours bloquée par le ministère de la Santé.
Enfin, les industriels réclament un soutien financier via notamment une ouverture du programme des investissements d'avenir au secteur de l'eau. Un coup de pouce indispensable au financement de la R & D et de démonstrateurs de grande ampleur.