Le CGEDD a audité les agréments des laboratoires évaluant la qualité des masses d'eau. Pourquoi ?
Le processus d'agrément ne fonctionne pas parfaitement. Les laboratoires intervenant dans le cadre de la DCE doivent être agréés, or ce n'est pas toujours le cas. Pour ces laboratoires d'hydrobiologie, souvent de petite taille, l'agrément représente un coût élevé. Par ailleurs, les référentiels d'accréditation du Cofrac ne reflètent pas les dernières méthodes développées. Pour les analyses physico-chimiques, le délai d'obtention de l'agrément, jusqu'à deux ans, est trop long. Enfin, pour certains couples paramètre/matrice, comme le phosphore dans les eaux résiduaires, il n'existe pas de référentiel.
Quelles améliorations proposez-vous ?
En hydrobiologie, nous proposons de redéfinir le référentiel Cofrac. Nous suggérons aussi qu'une partie des coûts d'accréditation soit prise en charge par les agences de l'eau qui ont tout intérêt à travailler avec des laboratoires reconnus. Pour les analyses physico-chimiques, il s'agirait d'opter pour des dossiers communs de demande d'agrément avec le ministère de la Santé et de passer, comme eux, à une durée de cinq ans contre deux actuellement. Pour des exigences identiques, un agrément du ministère de la Santé devrait valoir agrément du ministère de l'Écologie. Nous proposons aussi de créer des agréments provisoires sous la responsabilité des laboratoires avant agrément officiel.
Vous abordez la prédominance des laboratoires privés, est-ce un problème ?
La concurrence est aujourd'hui réelle. Il existe des interrogations sur l'avenir des laboratoires départementaux réalisant des mesures physico-chimiques même s'il est essentiellement lié à leurs activités de contrôle sanitaire et de contrôle de l'eau potable. Mais ils ont des atouts de proximité et de qualité à faire valoir en matière de prélèvement, essentiel pour assurer la qualité des mesures.