Entre 167 et 226 milliards d'euros ! C'est la valeur du patrimoine des services publics d'assainissement en France, estimée en 2012 par l'Office international de l'eau. Les 400 000 km de réseaux d'eaux usées et pluviales en représentent plus des trois-quarts, mais ce trésor enfoui atteint un âge canonique, au risque de perdre toute sa valeur. Avec un taux annuel de 0,71 %, le renouvellement du patrimoine enterré atteint les 150 ans, alors que sa durée de vie, très variable selon les matériaux, les conditions de pose et les contraintes de site, oscille en moyenne autour de 60 ans. Avec le temps, les conduites se corrodent, se fissurent, s'effondrent… Ces désordres perturbent le fonctionnement des stations d'épuration, intimement lié à l'efficacité de la collecte, et impactent la qualité du milieu naturel. Ils engendrent également une augmentation du prix de l'eau due aux surcoûts d'exploitation et d'investissement. Faute de gestion patrimoniale, les collectivités n'ont d'autre choix que de réhabiliter au coup par coup, à chaque dégradation constatée. Aujourd'hui bien maîtrisées, les techniques de réparation ou de rénovation permettent heureusement, si elles sont correctement mises en œuvre, de donner une seconde vie aux tronçons réhabilités.