Pour garantir leur impartialité, les opérations de contrôle ne peuvent pas faire partie des marchés de travaux. En effet, selon l'arrêté du 22 décembre 1994 « fixant les prescriptions techniques relatives aux ouvrages de collecte et de traitement des eaux usées », organismes de contrôle et laboratoires d'analyses doivent être indépendants, choisis et rémunérés par le maître d'ouvrage. Seuls trois types de contrôle sont réglementaires. Pour des travaux en tranchée ouverte, des tests de compactage au pénétromètre dynamique doivent être menés. Systématique, l'inspection visuelle ou télévisuelle implique le nettoyage préalable des réseaux par hydrocurage et sera effectuée après réouverture des branchements. Enfin, les tests d'étanchéité, que l'on préférera à l'air plutôt qu'à l'eau, pour des raisons de coût et de facilité de mise en œuvre. Sur les très gros diamètres, ces tests de base ne sont pas toujours réalisables. « Nous sommes donc très stricts sur la définition des modes opératoires et des conditions d'exécution des travaux » précise Partick Fauvet, directeur des réseaux du Siaap (Syndicat interdépartemantal pour l'assainissement de l'agglomération parisienne). Ce contrôle qualité en continu s'effectue en suivant de près les faits et gestes des entreprises. Avant travaux, le dimensionnement, les notices techniques, protocoles d'essais et procédures d'exécution, les matériaux et matériels utilisés peuvent en effet être vérifiés. En cours de chantier, des échantillons seront prélevés pour vérifier les caractéristiques des matériaux frais et durcis, sur les chemises, les coulis, les coques ou encore les joints. Les phases d'injection ou le raccordement des branchements et des extrémités sont aussi étroitement surveillés. Enfin, les techniques utilisées en inspection peuvent également être employées en réception pour mesurer les nouvelles caractéristiques structurelles de l'ouvrage et apprécier ainsi l'efficacité des travaux. D'après Gilles Giora, président du syndicat national des contrôleurs de réseaux d'assainissement (Syncra), « à la demande des maîtres d'ouvrage, elles sont de plus en plus fréquentes, surtout dans les réseaux visitables ».