Le chaulage représente un coût non négligeable pour une station d'épuration. Mais il est nécessaire pour hygiéniser les boues avant épandage agricole et éviter les mauvaises odeurs. L'Irstea de Clermont-Ferrand a donc développé un prototype permettant d'optimiser cette opération. Avec à la clef une réduction des coûts. Le projet Opti-Chaux, lauréat de l'appel à projets ANR Emergence en 2011, a abouti à la création d'un mélangeur inspiré des machines d'extrusion de l'industrie plastique. « Après avoir été floculées et déshydratées, les boues ont une structure pâteuse et grumeleuse. Le mélangeur va donc d'abord cisailler la boue pour la rendre plus homogène, avant d'ajouter la chaux sur la seconde moitié des vis de convoyage », détaille Jean-Christophe Baudez, en charge du projet. Le mélange boues-chaux étant optimisé, la quantité de chaux nécessaire à l'obtention de boues hygiénisées s'en trouve diminuée. Alors qu'on ajoute en moyenne 40 % de chaux, le prototype de laboratoire (20 kg par heure) a permis de descendre à moins de 20 %. Avec un coût de 150 euros la tonne de chaux, l'économie pourrait atteindre près de 35 000 euros par an pour une Step de taille moyenne selon les chercheurs de l'Irstea. Un prototype industriel mobile pouvant traiter 800 kg à l'heure sera bientôt installé sur la Step de Vichy pour des essais comparatifs avec l'outil déjà en place. Ensuite, avec l'aide de la SATT Grand Centre (Société d'accélération de transfert de technologies), des industriels seront démarchés. « Une fois industrialisé, l'outil devrait coûter autour de 30 000 euros avec un retour sur investissement rapide sur trois ans » prévoit Jean-Christophe Baudez.