Ségolène Royal ne veut pas d'une mise en concurrence pure et simple des concessions hydrauliques. Cela présenterait « des risques pour l'intérêt général de la gestion de la ressource en eau, de l'équilibre écologique des vallées et des conditions de distribution de l'électricité », justifie le ministère. La ministre défend l'idée de créer des sociétés d'économie mixte (SEM), à majorité publique, s'inspirant du modèle de la Compagnie nationale du Rhône. « 150 concessions hydrauliques arrivent à échéance avant 2023, représentant 25 % de la production d'hydroélectricité en France. Une décision, maintes fois retardée, doit être prise », dixit le ministère.
D'autant qu'un rapport parlementaire, à l'automne 2013, avait proposé trois scénarios. Le premier consistait à regrouper des concessions dans un contrat unique dans le cadre d'un service d'intérêt économique général ; le deuxième, à filialiser l'activité hydraulique d'EDF et à la transformer en établissement public ; la troisième, à passer du régime de la concession à celui de l'autorisation, où les exploitants sont propriétaires de leurs ouvrages. Aujourd'hui, pour le ministère de l'Écologie, la solution des SEM « permet de prendre en compte la cohérence des vallées, de préférence à une décision barrage par barrage. » Le principe communautaire de concurrence sera appliqué aux entreprises de production d'électricité, partenaires des SEM. Ségolène Royal entend inclure cette solution dans le projet de loi de programmation pour la transition énergétique à venir, d'ici à cet été.