Depuis 2009, la directive ErP (Energy related Products) a fixé des niveaux de performance énergétiques minima aux moteurs, pompes et ventilateurs utilisés dans le secteur de l'eau et de l'assainissement. En outre, la directive efficacité énergétique va également imposer des audits énergétiques aux grandes entreprises, tous les quatre ans à partir de 2015. « Ces audits devront mesurer a minima la consommation énergétique des procédés mis en œuvre, et proposer des pistes d'actions pour l'améliorer, précise Julien Chalet, responsable technique et environnement adjoint chez Profluid. C'est une nouvelle contrainte pour le secteur, mais également une opportunité pour réaliser des économies d'énergie et financières. » Pour approfondir cette démarche, la norme Iso 14 414 sur les audits énergétiques des systèmes de pompages sera bientôt disponible. « Les pompes représentent 20 % de la consommation électrique des industriels, et ce chiffre est majoré dans le secteur de l'eau et de l'assainissement. Il y a donc des enjeux particuliers à bien maîtriser leurs consommations via la réalisation d'un audit poussé. La nouvelle norme sera très technique, et elle correspondra à un niveau supérieur à celui des audits obligatoires », précise encore le responsable de Profluid, qui envisage de mettre en place une formation pour ses adhérents.
Si les exigences réglementaires vont favoriser l'achat d'équipements plus sobres lors des renouvellements de matériel, les exploitants des services d'eau et d'assainissement mettent également en place des dispositifs de régulation avancée de leurs procédés, qui permettent d'optimiser l'énergie. Aération des eaux usées, systèmes de relevage et pompage pour la distribution de l'eau potable, sont autant d'étapes qui, pilotées intelligemment, génèrent des économies. La démarche commence également à être formalisée par l'application de la norme Iso 50 001 sur les systèmes de management énergétique.
Enfin, l'avenir du secteur de l'assainissement passera par une valorisation plus importante de l'énergie produite sur site : en récupérant la chaleur produite par les eaux usées traitées, en générant vapeur et électricité à partir de la chaleur des fumées d'incinération des boues, ou en augmentant la production de biogaz valorisé par cogénération sous forme de chaleur ou d'électricité. Injecté dans le réseau, le méthane issu de ce biogaz pourrait ainsi constituer une source de revenu supplémentaire. Mais la réglementation tarde à officialiser la pratique en fixant un tarif d'achat.