Les réseaux d'infrastructures sont-ils suffisamment protégés face aux aléas naturels ? Dans un rapport rendu public le 22 avril 2014, le Conseil général de l'environnement et du développement durable ( CGEDD) formule une douzaine de recommandations destinées à sensibiliser services de l'État, collectivités territoriales et opérateurs de réseaux à la mise en œuvre d'une politique de résilience. Les différents retours d'expériences ont en effet montré « la vulnérabilité de réseaux concourant à des services publics essentiels, l'interdépendance entre plusieurs réseaux avec des conséquences en cascade, et la difficulté à les rétablir dans des délais admissibles pour la population ». Les démarches promues font apparaître une préoccupation centrale : « la protection des personnes, des biens et des activités économiques ». Or, pour le CGEDD, « un traitement adéquat des risques affectant l'intégrité des réseaux d'infrastructures et du service qu'ils assurent appelle des compléments à cette politique. »
La réflexion sur les enjeux économiques de la résilience des réseaux reste à approfondir tant par les opérateurs que par les pouvoirs publics. Le CGEDD recommande notamment de « rendre systématique une analyse coûts bénéfices probabilisés dans l'étude d'impact des lois et règlements nouveaux (y compris les textes de transposition de directives européennes) ». Côté opérateurs, il s'agit d'élargir l'évaluation prévisionnelle au-delà de leur périmètre propre « pour une prise en compte des coûts directs et indirects, pour la collectivité dans son ensemble, d'une défaillance de leur réseau provoquée par un risque naturel ». Le rapport insiste ainsi sur la nécessité d'impliquer « plus étroitement les collectivités territoriales, chacune dans son champ de compétence », à la gestion des crises affectant les réseaux de transport, d'eau et d'énergie. Par ailleurs, le CGEDD relève le défaut de diffusion des retours d'expériences et la méconnaissance des « interdépendances entre réseaux ».