C'est une première. Sept acteurs du Grand Sud-Est, préfecture de la région Rhône-Alpes, comité de bassin Rhône-Méditerranée et cinq régions, ont signé un Plan d'adaptation au changement climatique à l'échelle du bassin. Il propose un panel de mesures : désimperméabilisation des sols à travers la création de zones d'infiltration, chasse au gaspillage pour atteindre 85 % de rendement dans les réseaux d'eau potable et diminution de l'irrigation agricole de 20 % d'ici 2030. Il préconise également de restaurer les champs d'expansion de crues sur 20 % du linéaire de cours d'eau d'ici à 2050 pour préserver la biodiversité. « C'était une gageure de regrouper tous les grands acteurs de la planification prospective autour d'une table. Mais nous ne voulions pas avoir raison tout seuls. Il fallait également assumer le constat d'un changement climatique bel et bien en route et d'une adaptation nécessaire, alors que précédemment on pensait pouvoir encore vaincre ce phénomène », reconnaît Martin Guespereau, le directeur de l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée et Corse. Le projet, lancé à la suite du Plan national d'adaptation au changement climatique, avait d'abord débouché sur la publication en 2012 d'un rapport scientifique assez alarmant sur les conséquences possibles de ce dernier. Il a ainsi permis d'établir des cartes de vulnérabilité des territoires. Ce plan doit s'intégrer dans les outils de planification : schémas régionaux climat-air-énergie (SRCAE) et schémas régionaux de cohérence écologique (SRCE). Il sera aussi repris dans le futur Sdage 2016-2021 du bassin et sera donc opposable aux Scot et aux PLU.