En 2009, un glissement de terrain à la Martinique a endommagé une conduite d'eau potable, laissant 100 000 personnes sans eau pendant plusieurs semaines. Sur demande des services de l'État, le BRGM a travaillé sur une méthodologie visant à évaluer le risque de rupture du réseau d'eau potable provoqué par un glissement de terrain sur l'île. Objectif ? Connaître les points sensibles pour mettre en place des actions correctives. À partir d'une carte estimant l'intensité probable du phénomène, les chercheurs ont évalué la vulnérabilité physique du réseau AEP grâce aux données sur les matériaux et les diamètres des conduites d'adduction collectées auprès des six syndicats de l'île. Les gestionnaires ont ensuite aidé à déterminer les temps de restauration des conduites selon les dommages potentiels. « Une des contraintes importantes identifiées est l'accès aux parcelles privées pour réaliser les interventions », analyse Bastien Colas du BRGM qui a présenté ce projet lors du congrès de l'Astee. Enfin, le volume d'eau non distribué chaque jour a été estimé en fonction du positionnement de chaque conduite au sein du réseau. « Si la réparation prend du temps mais qu'il s'agit d'un réseau mineur, cela est moins grave que s'il s'agit d'une conduite majeure réparée plus rapidement », explique le chercheur. Ainsi, de 1 à 3 % du réseau peut être concerné par un phénomène comparable à 2009. Une information capitale pour les gestionnaires. « Mise en place de servitudes pour accélérer les interventions, renforcement de certaines interconnexions ou encore priorisation des conduites à renouveler, toutes ces solutions sont envisageables », énumère le chercheur. Il souhaiterait désormais étendre ce travail au risque sismique et y coupler une analyse économique des dommages.