Le WWF a publié fin octobre « Save The Alpine Rivers ! », une étude sur l'état des rivières alpines réalisée en partenariat avec l'Université des ressources naturelles et des sciences de la vie à Vienne (Autriche). L'étude évalue l'état de 57 000 km de cours d'eau et établit les grandes priorités de protection des rivières à partir de trois critères : l'état écologique au sens de la directive cadre sur l'eau (DCE), la présence d'aires protégées au sens de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et l'existence de plaines alluviales.
L'étude montre que 89 % des rivières alpines sont fortement affectées par les interventions humaines, notamment par la présence d'ouvrages hydroélectriques. Les grandes rivières (dont l'aire de drainage dépasse 1 000 km²) sont les plus touchées, avec 340 km de berges qui demeurent écologiquement intactes contre 2300 km fortement modifiés. Par ailleurs, seul 8 % des rivières de l'arc alpin conservent des zones humides ou des plaines alluviales.
« Zones refuges »
Le WWF appelle à adopter des mesures de sauvegarde urgentes, à travers notamment la définition de « zones refuges » visant à préserver les rivières encore intactes, comme l'Estéron dans les Alpes maritimes. « Lorsqu'ils sont sains, fleuves, ruisseaux et plaines alluviales fournissent de nombreux services liés aux écosystèmes, notamment un approvisionnement en eau potable et une protection contre les crues » rappelle Christoph Litschauer, responsable eau douce du programme alpin européen du WWF.Voir l'étude