La première norme internationale sur l'empreinte eau était annoncée : elle est enfin publiée à la grande satisfaction des industriels et experts de l'analyse de cycle de vie français, qui ont largement participé à sa rédaction sous la houlette de l'Afnor. La norme ISO 14046 s'adresse principalement aux grands groupes industriels en leur permettant d'identifier les enjeux environnementaux majeurs de l'eau tout au long de leur chaîne de valeur. « Il ne s'agit pas seulement de quantifier des consommations d'eau mais de prendre en compte l'ensemble des impacts en matière de prélèvements de la ressource, de rejets dans le milieu et de stress hydrique lié au contexte local », explique Jean-Baptiste Bayart, chef de projet pour le cabinet Quantis et animateur du groupe de travail empreinte eau de l'Afnor. La norme n'a pas choisi une méthodologie particulière, mais donne le cadre et les principes à respecter. « L'empreinte eau est un indicateur d'impact basé sur une analyse de cycle de vie et fournit des résultats quantitatifs », précise Jean-Baptiste Bayart. Cette norme sera bientôt complétée par un document de spécifications techniques. S'il n'y a pas encore d'accord sur une méthodologie unique, des travaux européens en cours sur l'impact environnemental des produits devraient faire converger les critères. Quelques grandes entreprises françaises comme Danone, Pernod Ricard ou l'Oréal ont déjà calculé leur empreinte eau. Car même si l'eau n'est pas leur premier poste de dépenses, elles ont conscience des risques qu'une mauvaise gestion de la ressource pourrait faire peser sur leur activité et sur leur image.