Les présidentes d'Eau de Paris se suivent… et se ressemblent. Après Anne Le Strat, c'est encore une femme jeune et une élue verte, Célia Blauel, qui s'est installée dans les bureaux de la régie parisienne à trois pas de la BNF. Et elle n'est pas là par hasard. L'adjointe à la maire de Paris chargée de l'environnement, du développement durable, de l'eau, de la politique des canaux et du plan énergie climat territorial a obtenu la délégation qu'elle souhaitait, « étendue mais cohérente ». Pourtant rien ne la prédestinait à s'engager. « Je n'ai jamais pensé que je ferais de la politique », affirme-t-elle. C'est
un stage très actif à la mairie du 14e arrondissement de Paris après ses études à Sciences po Strasbourg qui va orienter sa vie. En effet, elle y assure des permanences sociales et assiste à des expulsions de locataires qui la scandalisent. Du coup, elle s'encarte chez les Verts en 2006 et tout va très vite. « Élue conseillère d'arrondissement chargée des espaces verts et de la téléphonie mobile à la suite de la défection d'un autre candidat, je suis tête de liste aux municipales de 2014 », explique-telle. C'est dire que l'environnement et plus largement le développement durable sont au cœur de son engagement. Et si elle a suivi avec beaucoup d'intérêt le débat sur la remunicipalisation de l'eau à Paris, c'est à elle de mettre en scène l'acte II. « Nous avons deux priorités pour la fin de l'année. D'abord rédiger le nouveau contrat d'objectif de cinq ans entre la régie et la ville. Il doit intégrer une tarification sociale de l'eau, c'est pourquoi nous serons candidats à l'expérimentation ouverte par la loi Brottes », prévoit-elle. Parmi les autres dossiers figurent la protection des captages, en développant notamment l'agro-écologie, et le développement du réseau d'eau non potable.
« Nous préparerons en 2015 un schéma directeur de l'eau non potable. D'ici là nous identifierons les gisements possibles, des eaux pluviales aux eaux de pompage des réseaux souterrains. Avec en vue une utilisation sur la voirie mais aussi, pourquoi pas, une réintroduction de l'eau dans la ville contre les îlots de chaleur », envisage-t-elle à plus long terme. Enfin, la cartographie des fontaines parisiennes devrait être mise à jour très rapidement. « Seules 19 fontaines fonctionnent en hiver sur les 1 200 existantes, c'est un vrai problème pour les sans-abri », conclut-elle.