À moyen terme, le Rhône est en mesure de répondre aux besoins du milieu et des usages. C'est la principale conclusion de l'étude quantitative, pre mière du genre sur ce fleuve, qu'a réalisée BRL Ingénierie à la demande de l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse. Selon cette étude, les prélè vements dans le fleuve et sa nappe alluviale (600 000 m3 / an) sont principalement imputables à l'irrigation (50 %), puis au refroidissement des centrales nucléaires (21 %), devant l'usage industriel (15 %) et l'alimenta tion en eau potable (14 %). Ils se concentrent sur le Rhône-aval : leur empreinte, c'est-à-dire le niveau d'exploitation des eaux par les usages à l'étiage, passe de 1 % à l'amont de Lyon à 20 % à l'aval. « Certains cours d'eau commencent à souffrir du changement climatique, explique Laurence Clottes, chef du service ressources en eau à l'agence de l'eau. Aussi, avant d'autoriser le transfert du pompage de ceux-ci vers le Rhône, mieux vaut vérifier que celui-ci puisse le supporter. » Les auteurs de l'étude préconisent cependant de limiter l'accrois sement des prélèvements de 5 à 10 m3 /s, les scénarios d'évolu tion du changement climatique estimant que les débits d'étiage baisseront de 30 % d'ici à 2060, alors que la demande en eau augmentera d'autant. L'étiage exceptionnel de mai 2011, le plus important depuis 1921, a conduit par ailleurs à sollici ter l'université de Genève afin qu'elle planche sur un éventuel accord franco-suisse sur le débit du Rhône à son entrée en France. Prochaine étape : l'aboutissement d'une modé lisation fine de ces résultats, menée par l'Irstea.