Le ministre de l'Agriculture a présenté plusieurs propositions pour relancer le plan Écophyto. Ce plan « n'a pas eu les résultats espérés », a-t-il déclaré, comme le soulignait déjà le rapport du député Dominique Potier en décembre dernier. L'objectif affiché de diviser par deux l'usage des phytosanitaires d'ici 2018 ne sera pas tenu, loin de là. Et la qualité de l'eau est directement impactée. Des pesticides ont été détectés dans 93 % des stations de surveillance de la qualité des cours d'eau, en majorité des herbicides. Mais seuls 4 % dépassent les normes de qualité environnementale (NQE), car les trois substances parmi les plus quantifiées, AMPA, glyphosate et atrazine-déséthyl, n'ont pas de NQE établies. Écophyto 2 gardera l'objectif de réduction de 50 % tout en reportant son échéance à 2025, avec une étape intermédiaire de - 25 % d'ici 2020. La grande nouveauté est la création de certificats d'économie de produits phytosanitaires sur le modèle des certificats d'économies d'énergie. Les distributeurs auront l'obligation de faire baisser le nombre de doses utilisées de 20 % en cinq ans, avec à la clé des pénalités pour ceux qui n'y parviendraient pas et une revente possible des certificats pour ceux qui auraient dépassé leurs obligations. Du fait de l'augmentation de l'assiette de la redevance pour pollutions diffuses, Écophyto 2 bénéficiera d'un budget de 30 millions d'euros supplémentaires pour atteindre 70 millions. Écophyto 2 fait l'objet d'une consultation publique avant sa publication en juin prochain et le déploiement des actions dans la foulée.