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Accueil > Actualités > Eau > 2 ANTICIPER L'ENTRETIEN DÈS LA CONCEPTION
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2 ANTICIPER L'ENTRETIEN DÈS LA CONCEPTION

PUBLIÉ LE 1er MARS 2015
LA RÉDACTION
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Le magazine des professionnels de l’eau et de l’assainissement.
«C oncevoir des solutions intégrées de gestion des eaux pluviales, c'est se poser systématiquement la question de l'usage des aménagements. Par exemple, si je fais un bâtiment, ne pourrait-il pas gérer ses eaux pluviales tout seul, au moins pour les pluies courantes ? Et cette route que je vais construire, et ce parking, pourraient-ils eux aussi assumer cette gestion de manière autonome, si besoin en supportant leur inondation de temps en temps ? » schématise Daniel Pierlot, directeur technique du bureau d'études Sepia Conseils. Entre la collectivité maître d'ouvrage et les aménageurs, les équipes de conception pluridisciplinaires formées d'architectes, d'urbanistes, de paysagistes et de bureaux d'études hydrauliques bâtissent la trame conceptuelle des grands projets d'urbanisation. « En gestion intégrée, la phase de conception demande beaucoup plus de réflexion que le dimensionnement d'un réseau enterré. C'est le résultat d'un travail commun et d'un consensus entre les critères hydrauliques, environnementaux et sociétaux », analyse encore le responsable de Sepia Conseils. Et le choix des techniques ne doit pas être dicté par une « lubie » pour le végétal. « La priorité, c'est que les ouvrages prévus pour la gestion pluviale aient été conçus dans une approche plurifonctionnelle. Rien de pire qu'un projet où sont greffés artificiellement des espaces verts sur un plan-masse dans un objectif purement hydraulique », confirme Michel Benard, président-directeur général d'Infra Services, avec son regard de maître d'œuvre. Dans la conception, certains critères techniques entrent directement en compte, comme la perméabilité du sol, sa nature, sa pente ou encore le niveau maximal de la nappe. « Entre l'infiltration ou le stockage-restitution, c'est le terrain qui décide. Le choix de la technique ne vient qu'ensuite, mais la palette est large, et il n'y a jamais qu'une seule bonne solution », souligne Jean-Jacques Hérin, président de l'Adopta (Association pour le développement opérationnel et la promotion des techniques alternatives en matière d'eaux pluviales) à Douai, chef de file des TA en France. Ces techniques doivent également s'adapter aux profils des collectivités. En milieu urbain dense, le stockage sous voiries par chaussée ou parking à structure réservoir peut être une solution au manque de place. Et même si tous les curseurs techniques ne sont pas au vert, Michel Benard, du bureau d'études Infra Services, ne s'avoue jamais vaincu. « En vingt-huit ans, je n'ai jamais été obligé de poser un tuyau », affirme-t-il. Il livre son credo, ne jamais mettre l'eau de pluie en mouvement : « Un, on stocke l'eau. Deux, on vide. Tout est ensuite question de temps de vidange. Nous sommes devenus des militants de l'allongement des temps de vidange, que nous pouvons pousser jusqu'à sept jours, moyennant quelques ajustements techniques. » Ce postulat autorise ensuite de nombreuses formules. La plus simple et la moins chère sur un espace vert existant est de le creuser pour stocker la pluie et l'infiltrer – principe des bassins inondables à ciel ouvert, des fossés et des noues. Cependant, la majorité des noues sont conçues pour stocker la pluie et l'évacuer à débit limité par ajutage jusqu'à un exutoire ou un ouvrage de régulation, comme à Bordeaux. « Depuis un an ou deux, la métropole encourage la réalisation des noues. Elles s'intègrent bien à l'environnement urbain, et demandent un inves tissement moindre. Cependant, ces dernières requièrent un entretien régulier pour éviter qu'elles ne deviennent une zone de dépôt de déchets et préserver leur fonction de stockage des eaux pluviales », juge Anne Bouffard, responsable des études à la direction de l'eau à Bordeaux Métropole. Dès la conception du projet, l'entretien est donc un point clé à intégrer. Certaines collectivités consultent même en amont leurs équipes techniques pour éviter d'imposer des solutions jugées par la suite trop contraignantes. Plaine Commune retient ses projets en concertation avec les services des espaces verts, de la voirie et de l'assai nissement chargés de leur entretien sur l'espace public. La collectivité, qui a repris la compétence des eaux pluviales en 2003, a hérité de nombreux bassins inondables construits à partir des années 1990 sous l'impulsion du conseil général de la Seine-Saint-Denis. Aujourd'hui, elle possède et exploite trente-neuf ouvrages sur l'espace public qui gèrent les pluies en surface (quinze parcs et squares inondables, quinze noues et neuf places et terrains de jeux inondables) et projette d'en construire vingt supplémentaires. « Nos choix sont guidés par le coût de l'investissement et le niveau de gestion que cela implique. Parfois, lors de la conception des espaces publics, nous demandons aux maîtrises d'œuvre de retravailler et de simplifier des espaces très qualitatifs que nous jugeons trop compliqués à entretenir. L'objectif est de s'équiper d'ouvrages dont la fonction hydraulique pourra être pérennisée sans engendrer des coûts exorbitants », explique Charlotte Boudet, chargée de mission hydraulique urbaine et aménagement au service assainissement de Plaine Commune. « C'est pour cela que nous n'avons pas encore testé les enrobés poreux ou que nous évitons par exemple d'installer des Saul (surfaces alvéolaires ultralégères) qui reviennent très cher avec le curage. » À Douai, qui gère aujourd'hui 25 % de son territoire à la source, vingt ans d'expérience permettent de dresser dans les grandes lignes l'évolution des techniques. Les chaussées-réservoirs ont laissé la place aux espaces verts, et l'eau a refait surface. « Plus le temps passe, moins nos projets sont techniques et moins ils sont chers », observe ainsi Jean-Jacques Hérin.
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