Après une vaste opération de réhabilitation de ses réseaux, la commune de Saint-Pourçain-sur-Sioule a lancé en 2012 le remplacement de sa station d'épuration datant de 1975. La nouvelle filière intègre un traitement tertiaire des micropolluants, malgré l'absence de toute obligation réglementaire en la matière. Cette solution, développée par Xylem, est commercialisée cette année sous le nom d'Oxelia. Avec ses nouvelles installations d'une capacité de 9 900 EH, la commune vise deux objectifs : la conformité à la Deru (directive européenne sur les eaux résiduaires urbaines) pour les taux de phosphore et d'azote et la protection du milieu récepteur vis-à-vis des micropolluants. « Les objectifs du Sage de la Sioule et la présence de plusieurs établissements de santé sur la zone de collecte nous ont décidés à aller au-delà de la réglementation actuelle », indique Emmanuel Ferrand, adjoint au maire chargé de l'urbanisme et des travaux. À juste titre : un suivi analytique préalable des rejets de l'ancienne station avait mis en évidence la présence de résidus médicamenteux, de perturbateurs endocriniens et de produits phytosanitaires générant une pression importante sur le milieu naturel.
En option dans l'appel d'offres de la nouvelle Step, le traitement tertiaire proposé par Aqualter a donc été finalement retenu, avec une solution innovante de Xylem combinant ozonation et biofiltration sur argile expansée. Après un traitement classique par boues activées, les effluents issus du clarificateur sont dirigés vers une colonne d'ozonation. « Le pouvoir oxydant très élevé de l'ozone va casser les molécules de micropolluants, qui vont ainsi perdre leurs effets perturbateurs endocriniens », précise Éric Coueron, ingénieur développement traitement chez Xylem. Il est suivi par un destructeur thermocatalytique destiné à éliminer l'ozone en excès. Micropolluants résiduels et sous-produits sont par la suite adsorbés sur le biofiltre ou consommés par la microbiologie qui s'y développe. En sortie de traitement, l'abattement dépasse 90 % pour plusieurs molécules auparavant détectées dans les rejets, comme le diclofénac, le benzotriazole ou la carbamazépine. S'y ajoutent un abattement complémentaire de DCO, une décoloration totale de l'effluent et une réduction de la turbidité. « La qualité de l'eau en sortie de station est proche de l'eau potable », affirme Emmanuel Ferrand. Le coût total des installations s'élève à 3,2 millions d'euros, dont 700 000 euros pour la partie tertiaire. « Si la réglementation sur les micropolluants venait à évoluer, ce type de traitement tertiaire compact pourrait aisément venir compléter une filière existante », ajoute Éric Coueron. LG