La commune du Mont-Saint-Michel a été équipée d'un poste de pompage sur-mesure, fourni par la société KSB en partenariat avec Sogea Nord-Ouest TP, pour évacuer les eaux usées du Mont vers le continent. Un système gravitaire était impossible à installer compte tenu de la distance (2 kilomètres) de la station d'épuration. L'installation, une fosse sèche creusée au pied du rocher, fonctionne depuis octobre 2014. Elle remplace une cuve plus grande dans laquelle les effluents étaient stockés avant d'être évacués au moyen d'une pompe submersible. « La compacité de la station permet une intégration dans le paysage compatible avec le haut potentiel touristique du site », explique François Rivière, responsable d'aménagement du territoire au Syndicat mixte baie du Mont-Saint-Michel.
La solution consiste en une station de relevage en ligne (SRL) équipée d'un double kit de quatre pompes d'un débit unitaire de 80 m3 par heure. Grâce au pompage instantané, les eaux usées ne sont plus stockées, évitant ainsi les odeurs et les émanations de gaz gênantes pour les riverains et pour l'équipe technique de la STGS ( Société de travaux Gestion et Services), chargée de l'exploitation pour l'assainissement du Mont. La station est équipée de pompes centrifuges classées submersibles IP 68, adaptées pour fonctionner aussi bien à l'air libre que submergées. « La fosse peut être partiellement remplie par l'eau de mer en cas de marées à fort coefficient », indique François Rivière.
Contrairement à un poste classique où la vitesse de pompage fixe est calculée selon le débit d'effluents maximal, la SRL adapte la vitesse des pompes au débit entrant. Une sonde, située en pied de colonne, mesure la pression de la charge d'eau entrante et régule la vitesse de la pompe avec un variateur de fréquence. « Dans 84 % du temps de pompage, le débit est inférieur à 50 m3 par heure, soit 62 % du débit de pointe. La régulation de la vitesse des pompes permet une économie d'énergie de 30 % », indique Stéphane Quer-tain, responsable produit chez KSB. Une ou plusieurs pompes sont mises en route en fonction de la nature de la demande. La capacité de l'installation a été calculée à partir du volume d'eau drainé lors des gros orages, le réseau de récupération du site étant unitaire. Les données de fonctionnement sont pilotées depuis un coffret étanche et transmises à l'équipe de la STGS en temps réel. « L'analyse du courant électrique consommé permet notamment de prévenir le colmatage des tuyaux », explique Stéphane Quertain. La construction de la station, qui s'inscrit dans le cadre des travaux de rétablissement du caractère maritime du Mont, représente un budget de 195 000 euros.