Le lagunage naturel a longtemps été plébiscité par les petites collectivités à cause de sa rusticité et de son faible coût. « C'est une eutrophisation poussée. On génère donc des quantités importantes de microalgues vertes en suspension qui peuvent fortement altérer les rejets en période d'étiage », précise Hubert Carpier, chef de service du Satese (service d'assistance technique aux exploitants de Step) des Côtes-d'Armor. Or, en 2012-2013, 65 % des non-conformités à l'arrêté préfectoral des rejets de Step du département concernaient les lagunes. Le Satese s'est donc lancé à la recherche d'une solution pour les collectivités concernées. Après avoir effectué des essais en laboratoire, il a expérimenté durant six mois un prototype de traitement physico-chimique de la société Cenntro Water Solutions (ex-SITL) sur la lagune de Morieux (400 EH), située en milieu sensible. Ce « skid lagunage », qui s'installe en sortie de lagune, effectue une coagulation par injection de chlorure ferrique puis une floculation favorisant la décantation. Enfin, une filtration sur tambour concentre les microalgues pour rejeter une eau traitée sans matières en suspension (MES). « Nous avons obtenu un abattement de 97 % sur les MES, 87 % sur la DCO, 97 % sur le phosphore et 51 % sur l'azote », décrit Hubert Carpier. Avec un investissement d'environ 110 000 euros et des coûts de fonctionnement (réactifs, énergie, évacuation et traitement des boues) estimés à 8 000 euros hors taxe pour un fonctionnement pendant les six mois d'étiage, la solution peut éviter à la collectivité de lourds investissements pour changer de dispositif de traitement. Deux autres solutions sont toujours en cours de test : l'implantation de plantes aquatiques et la mise en place d'une zone végétalisée ou noue de dissipation en sortie de lagune.