La préfecture de Bretagne a finalement publié le 30 juin un arrêté organisant « le ramassage des algues dans le rideau d’eau par des véhicules motorisés » dans les Côtes d’Armor et dans le Finistère. Le 26 juin, huit associations environnementales locales avaient quitté la réunion du comité de suivi pour manifester leur mécontentement vis-à-vis du projet d'arrêté. Il autorise temporairement le ramassage des algues et impose plusieurs conditions cumulatives : pression exercée au sol inférieure à 2 kg/cm², profondeur d’eau inférieure à 1 m, limitation à 2% du taux de sable prélevé et à 10 % des autres végétaux marins. Quatre baies sont concernées : Douarnenez, où les études réalisées en 2013 par le parc marin d’Iroise ont montré les impacts significatifs sur les poissons plats et les tellines, Guisseny, Saint-Brieuc et Saint-Michel en Grève. Un bilan des effets sur la ressource benthique et l'avifaune devra être présenté… par le bénéficiaire de l’autorisation ! Ce dernier est la société Agrival, filiale de la Sica de Saint-Pol-de-Leon, et son partenaire Olmix qui a inauguré en 2013 sa raffinerie de valorisation des algues.
Un rapport en demi-teinte sur le volet préventif du plan 2010-2015
Suite à ce bilan, les communes pourront rendre un avis sur les suites à donner. Déjà, certains élus concernés ont fait part de leur désaccord, à l’instar de Lannion-Trégor communauté. Quant à la Région Bretagne, elle n’a même pas été consultée. Les associations de protection de l’environnement dénoncent de leur côté un paradoxe et une grave entorse au plan algues vertes. « On ne peut pas à la fois vouloir éradiquer et valoriser une même ressource. Non seulement l’industrie agroalimentaire ne participe pas au financement du plan algues vertes, mais en plus elle va en faire un business ! En outre, il est montré que la coupe des algues favorise leur prolifération » s'étrangle Jean-François Piquot de l’association Eau et rivières de Bretagne. En réponse, elle a donc décidé de diffuser publiquement sur son site Internet le rapport d'évaluation du volet préventif du plan 2010-2015, remis aux ministres de l'Ecologie et de l'Agriculture. D'un avis en demi-teinte sur les effets des actions lancées, il propose de prolonger le plan d'une année pour faire aboutir certaines démarches locales et relancer la dynamique.SLLe projet d'arrêtéLe rapport d'évaluation du volet préventif