Quatre ans de travail, plus de 158 points de prélèvement, et 80 000 données collectées, telle est l'ampleur de l'étude prospective sur les contaminants émergents des eaux de surface réalisée par l'Ineris à la demande du ministère de l'Écologie et sous maîtrise d'ouvrage de l'Onema. « Cette étude s'inscrit dans les plans d'action nationaux sur les micropolluants et les résidus de médicaments dans l'eau. Elle porte sur 182 subs-tances, sélectionnées parmi 2 400 molécules », indique Fabrizio Botta, chef de projet à l'Ineris. Un premier crible a permis de sélectionner 700 molécules retrouvées dans au moins 30 % des bassins et 10 % des stations de mesure, mais dont les données sont peu fiables ou pertinentes. Après hiérarchisation des usages et des dangers, la liste a été réduite. Pour le bisphénol A, les concentrations sont supérieures à la dose sans effet sur les écosystèmes et sur l'homme. Il a été identifié dans plus de 80 % des échantillons d'eau. Dans la famille des pesticides, le carbendazime est présent dans plus de 50 % des échantillons d'eau et un sous-produit du DDT a été retrouvé dans plus de 50 % des sédiments. Plusieurs médicaments ont été détectés, jusqu'à une fré-quence supérieure à 70 % pour le carbamazépine. Les résultats serviront à définir la liste des substances pertinentes à surveiller qui doit être publiée dans un arrêté attendu cet automne.