Comment le secteur se porte-t-il ?
L'année 2014 a été peu glorieuse. On enregistre une diminution des chiffres d'affaires de l'ordre de 9 % alors qu'en 2013, elle se limitait à 4 %. En cause, la baisse des volumes de commandes mais aussi des niveaux de prix catastrophiques. La peur de manquer de chantiers pousse certaines entreprises à avoir une attitude suicidaire sur les prix et à travailler à perte.
Le contexte financier qui pèse sur les collectivités en est-il responsable ?
Nous ne sommes pas vraiment impactés par la baisse des dotations de l'État car les programmes de renouvellement de canalisations sont localisés dans les budgets annexes établis par les services d'eau et d'assainissement. En revanche, l'incertitude liée aux réformes territoriales, en particulier la loi Notre, a un réel impact. Les collectivités ne savent pas quel sera leur devenir du fait notamment du transfert prévu par la loi Notre en 2020. Elles sont par conséquent très frileuses dans leurs investissements.
Quelles sont les perspectives pour 2015 ?
Nous n'avons pas une grande visibilité pour l'instant. Mais d'après notre baromètre, le premier trimestre ne s'annonce pas meilleur, en deçà des tendances en 2013 et 2014. Quant aux carnets de commandes, ils se stabilisent autour de trois mois pour les entreprises de taille médiane (4 à 10 millions de chiffre d'affaires), mais d'un à deux mois seulement pour les petites entreprises. Par ailleurs, on constate que les rendements de réseau ne s'améliorent pas. Mais nous devons rester positifs. On sent les prémices d'une prise de conscience collective. Il faut désormais passer à l'action, car demain les travaux seront toujours nécessaires avec un impact financier beaucoup plus important que s'ils avaient été planifiés sur le long terme.