Sur l es 68 propositions reçues par le comité stratégique de Suez Environnement, quatre ont été primées à l'issue de l'appel d'offres Agir pour la ressource en eau. Celle du Laboratoire chrono-environnement de Besançon se focalise sur l'étude d'une cinquantaine de lacs répartis sur le territoire. Le projet, durant trois ans, a pour objectif d'évaluer leur état de santé, d'identifier les facteurs de perturbation et de modéliser ces relations pour prévoir leur évolution. Les chercheurs vont développer une approche fondée sur l'étude de carottes de sédiments prélevées dans la zone profonde des lacs. L'analyse de marqueurs biologiques, comme les restes subfossiles des macro-inver-tébrés, et des indices géochimiques, comme les isotopes du carbone, évaluera l'évolution de l'état de santé des lacs depuis la fin du XIXe siècle. Cette période, antérieure aux révolutions industrielles, coïncide avec l'état de préperturbation des lacs. Une fois ces données recueillies, il sera possible de comprendre dans quelle mesure les facteurs locaux (activité industrielle, pratique pastorale, agriculture, population) et le changement climatique impactent le fonctionnement et la biodiversité du lac. « Jusqu'ici, l'évaluation de la santé d'un lac était relative puisqu'il s'agissait de comparer un lac en fonction d'un lac de référence. Désormais, nous pourrons déterminer un état de référence spécifique à chaque écosystème », indique Laurent Millet, chargé de recherche au CNRS et responsable du projet. À terme, un guide pratique sera proposé aux gestionnaires locaux pour les aider dans leur suivi écologique et, in fine, la modélisation leur permettra d'estimer en amont les bénéfices des différentes mesures de gestions envisagées. JP