La PME Ecocéan développe, en milieu marin, des outils pour capturer et élever des poissons au stade spécifique de la post-larve. En effet, dans le cycle de vie d'un poisson, ce stade concentre 95 % de la mortalité. Avec le projet Captilarves, labellisé par le pôle Eau et financé en partie par l'agence Adour-Garonne, la société cherche à adapter ses outils aux post-larves d'eau douce que l'on nomme jeunes juvéniles. « En milieu marin, on dispose d'observations assez anciennes sur ce stade de développement, mais nous nous sommes rendu compte qu'en eau douce, il existait peu de données », détaille Sébastien Fonbonne, chargé d'affaires chez Ecocéan. Mieux connaître ce stade permettrait de développer un indicateur de suivi de reproduction ou de détection d'espèces invasives. Une expérimentation a été menée en 2014 sur un plan d'eau de Haute-Garonne, en partenariat avec deux laboratoires toulousains, Ecolab et Évolution et diversité biologique (EDB).
Ecocéan y a déployé un Care, engin de pêche passif, qu'elle a breveté pour pêcher à ce stade de développement. Il est équipé d'une source lumineuse qui attire les post-larves. Celles-ci cherchent ensuite à se cacher au fond d'un filet et sont collectées vivantes. Il a prouvé son efficacité en eau douce, avec près de dix espèces collectées. Ecocéan souhaite confirmer cette première expérimentation en multipliant les pêches dans des plans d'eau aux caractéristiques variées. La société envisage par ailleurs d'adapter aux milieux d'eau douce ses biohuts, abris artificiels destinés à assurer la survie des post-larves, pour permettre par exemple le repeuplement de certaines espèces en déclin. Enfin, des pistes de travail sont lancées afin d'utiliser un Care dans les cours d'eau soumis à un courant.