La ville de Paris vient d'officialiser son engagement en tant que "Communauté bleue" en présence de Maud Barlow, militante canadienne à l'origine du mouvement. « C'est la reconnaissance d'une politique sociale et environnementale de protection de la ressource », se félicite Célia Blauel, adjointe à la maire de Paris. La "Communauté bleue" intègre les collectivités qui défendent notamment l'accès à tous à l'eau potable, la gestion publique de sa distribution et le refus de l'eau embouteillée au profit de l'eau du robinet. Cette dernière est « 300 fois moins chère que l'eau en bouteille et son poids carbone est bien moindre », note Maud Barlow.L'engagement parisien couronne une politique lancée en 2010 quand la gestion de l'eau redevient publique dans la ville. Pour Célia Blauel, cela a permis d'alléger la facture d'eau. Résultat: « Très peu de Parisiens sont en situation de précarité hydrique », résume l'élue.« Depuis les années 2000, près de 200 villes dans le monde ont fait marche arrière » poursuit la Canadienne : elles ont renoncé à la délégation de service public pour revenir à une régie directe dans l'exploitation et la distribution de l'eau. « Il faut avoir une vision sur le long terme pour protéger la ressource en eau, ce que ne permettent pas les entreprises privées. »La ville de Paris veut aller plus loin. En 2016, la Charte pour les événements écoresponsables va entrer progressivement en application. Elle vise à sensibiliser les organisateurs et le public. Elle impose de limiter l'usage de bouteilles d’eau en plastique, de recourir aux carafes, verres ou éco-cups réutilisables ou encore d'installer des économiseurs d'eau.La "Communauté bleue" est un mouvement initié au Canada qui intègre aujourd'hui vingt-deux villes dans le monde, en particulier en Amérique du Nord et en Europe. Dix sont en cours d'adhésion.En février 2016, un rapport alarmant sur l'eau a été publié. Quatre milliards de personnes dans le monde, dont près de deux milliards en Chine et en Inde, connaissent des pénuries sévères d'eau au moins pendant un mois de l'année, selon les auteurs Mesfin Mekonnen et Arjen Hoekstra, de l'université de Twente (Pays-Bas).Mickaël Charpentier