Le projet ANR Aquaphotex s'est achevé fin 2015 mais la suite s'amorce déjà. Brochier Technologies, PME spécialisée dans le tissage de fibres optiques, a en effet, validé le développement d'un tissu photocatalytique en milieu aqueux et souhaite désormais passer à l'échelle préindustrielle. L'objectif ? Éliminer les micropolluants présents dans les eaux usées de certains process industriels.Le tissu est constitué de fibres optiques conçues pour permettre un éclairage latéral. Reliées à des Leds, les fibres sont recouvertes d'une couche de photocatalyseur, du dioxyde de titane (TiO2). « Le projet Aquaphotex visait notamment à optimiser sa masse et sa répartition sur les fibres pour permettre le passage de la lumière tout en assurant une photocatalyse efficace. Il s'agissait aussi de valider sa durabilité en milieu aqueux », détaille Laure Peruchon, chef de projet environnement-santé chez Brochier Technologies. Par rapport à d'autres solutions de photocatalyse, la superposition de plusieurs couches de tissu dans l'eau permet d'augmenter la surface d'échange entre le catalyseur et les molécules et offre ainsi un traitement plus efficace et plus rapide. « Par ailleurs l'utilisation de Leds permet de diminuer la consommation d'énergie », ajoute Laure Peruchon.Le système a été testé sur deux molécules simples : l'acide formique et le phénol. La prochaine étape vise à développer un pilote à l'échelle préindustrielle pour optimiser la réaction en fonction du débit et de la concentration de micropolluants à traiter. Il permettra aussi de tester des molécules plus complexes comme des pesticides et de valider la distance optimale entre les différentes couches de tissu. Pauline Rey-Brahmi