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EAU

Le Grand Lyon, plus perméable

PUBLIÉ LE 9 AOÛT 2016
LA RÉDACTION
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Le magazine des professionnels de l’eau et de l’assainissement.
Dès 1999, le Grand Lyon se dote d’un zonage ruissellement pour cartographier les zones les plus exposées au risque d’inondation sur son territoire. « Il n’y avait pas de règles écrites mais nous avions émis des recommandations de compensation de l’imperméabilisation selon la topographie de notre territoire : plateau, zones intermédiaires et zones basses. Et implicitement, nous appliquions partout la règle du rejet à débit limité à 5 l /sec./ ha. », rappelle Elisabeth Sibeud, responsable du service études à la direction de l’eau de la Métropole.Elle profite actuellement de la révision de son PLU pour clarifier les règles de compensation du zonage qui y seront intégrées. « Notre constat, c’est qu’avec un rejet à débit limité, les petites pluies passent entre les mailles du filet et leur impact en terme de pollution du milieu reste entier. Nous avons élaboré de nouvelles règles de stockage des premières pluies, comme à Paris, qui vont permettre d’intégrer l’aspect qualitatif », poursuit la responsable. Le nouveau zonage instaurera ainsi le stockage des 15 premiers millimètres de pluie, soit un volume « tampon » de 15 litres par m2 imperméabilisés destiné à décantation avant rejet au milieu naturel (par infiltration ou dans le ruisseau). Selon les zones de ruissellement où s’inscrit le projet, un volume de compensation supplémentaire sera aussi nécessaire : zone de production prioritaire (+ 20 l/m2 imperméabilisé), secondaire (+ 10 l/m2imperméabilisé) ou zone de production instantanée (+5 l/m2imperméabilisé).En même temps que l’adoption de son PLU métropolitain en 2018, le Grand Lyon prévoit de publier un nouveau règlement d’assainissement. Les eaux pluviales seront toujours refusées par principe dans le réseau mais les règles de dérogation applicables aux projets seront précisées. En zone de risque géotechnique, terrain pollué ou zone de captage par exemple, il introduira également la nécessité d’abattre les premières pluies à hauteur de 15 l par m2 imperméabilisé, via un stockage en cuve de réutilisation avec vidange dans le jardin ou vers un espace d’évaporation. Au delà, le rejet à débit est possible mais limité à 1 l/sec/ha ; ce qui nécessite un second stockage intermédiaire de 25 l/m2 imperméabilisé avec vidange dans le réseau. « Nous avons donc deux documents clé : un zonage ruissellement et un règlement d’assainissement. En revanche, nous n’élaborerons pas de carte de potentialité d’infiltration dans le cadre du nouveau zonage. Nous n’avons pas les connaissances suffisantes du sous-sol pour couvrir les 55 000 hectares du territoire et le coût d’un tel projet est rédhibitoire à notre échelle », précise Elisabeth Sibeud.La collectivité se concentre plutôt sur son projet de ville perméable. Elle réalise un bilan complet des techniques alternatives de son territoire en mesurant les performances de vingt opérations et en sondant le ressenti des agents impliqués dans la gestion intégrée du pluvial au sein de ses différents services (voirie, espaces verts, nettoiement…). « Depuis vingt ans que nous avons installé notre première noue sur la porte des Alpes, nous sommes malgré tout restés dans un état d’esprit d’expérimentation. Pour passer en mode établi, il faut que nos agents soient persuadés de l’efficacité de certaines techniques. Il faut évacuer définitivement les peurs et les préjugés, comme c’est le cas par exemple sur les revêtements poreux. Ce projet mené en interne se traduira par de nouveaux référentiels techniques et va tenter via le dialogue et la métrologie de lever les derniers freins autour des techniques alternatives ».Alexandra Delmolino
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