« Après une succession d’épisodes d’inondation dévastateurs en octobre 1987 puis en 1993, la ville s’est mise en ordre de bataille », raconte Valérie Emphoux, responsable du service eaux pluviales et inondations d’Antibes. La commune se voit prescrire un plan de prévention des risques naturels d’inondation (PPRI) en 1998, l’un des premiers du département. Mais dès 1989, elle opte également pour une gestion à la parcelle des eaux pluviales qu’elle formalise par un règlement pluvial approuvé par son conseil municipal en 2006. « Depuis plus de vingt ans, nous avons instauré un grand principe de gestion basé sur la compensation des nouveaux projets d’urbanisation par des ouvrages de rétention des eaux pluviales à la parcelle. Nous fonctionnons avec des valeurs de stockage très élevées, adaptées à l’intensité de nos évènements climatiques : 100 litres de stockage par m2 de surface imperméabilisée, 70 l/m2 ou 40 l/m2 selon les bassins versants. Nous ne délivrons aucun permis de construire qui ne respecterait pas ce règlement », précise Valérie Emphoux. Ce volume d’eaux pluviales doit être stocké avant d’être infiltré dans le sol ou rejeté à débit limité dans le réseau pluvial, lorsqu’il y en a un et s’il est en mesure d’accepter le flux supplémentaire. Ce principe de gestion à la source a par ailleurs été validé dans le volet pluvial de son zonage d’assainissement en 2004 et annexé à son PLU.« En matière d’assainissement, la ville est équipée exclusivement de réseaux séparatifs. Notre problématique majeure en cas d’orage est liée au risque de débordement des réseaux pluviaux », poursuit la responsable du service eaux pluviales et inondations créé en 2002 par la commune pour exercer cette compétence financée par son budget général. « Le service comprend une vingtaine d’agents. Nos missions de terrain sont très étendues, du contrôle des dispositifs de stockage à l’entretien des vallons en domaine privé pour éviter les phénomènes d’embâcles lors des crues. Nous conduisons également de grands travaux sur les cours d’eaux et les réseaux pluviaux pour la protection contre les inondations, et bénéficions des financements d’un PAPI ». Avec la création de la nouvelle compétence Gemapi, tout le service sera transféré à la communauté d’agglomération Sophia Antipolis avant 2018. Mais d’ici là, Antibes réfléchit à faire évoluer son règlement pluvial pour affirmer la place des techniques alternatives dans les nouveaux aménagements urbains. « Qu’il s’agisse de noues ou de toitures terrasses, nous voulons mettre en avant plus clairement l’intérêt de l’infiltration et d’une gestion intégrée des eaux pluviales dans les opérations d’urbanisme ».Alexandra Delmolino