Lauréat du FUI 17, le projet Duranet s'attaque à la biocorrosion des réseaux d'assainissement. Avec un renouvellement de canalisations trop peu fréquent et des effluents de plus en plus concentrés, la biocorrosion est un vrai problème à long terme. Duranet a pour ambition d'augmenter la durée de vie des réseaux, en premier lieu, en développant de nouveaux revêtements à base d'aluminates de calcium plus résistants et peu onéreux. « Pour cela, il faut aussi développer des tests de résistance, qui n'existent pas aujourd'hui », explique Alzbeta Hutlova, responsable conformité sanitaire chez Saint-Gobain PAM, qui coordonne le projet. Des expérimentations sont donc menées en parallèle en laboratoire et dans un réseau d'assainissement. Pour disposer, à terme, de tests en laboratoire fiables et plus rapides qu'en conditions réelles pour qualifier les nouveaux matériaux. « Ensuite, l'objectif sera de proposer ces tests à la normalisation », ajoute Alzbeta Hutlova. Des portions de réseaux ont été équipées des différents revêtements à tester avec plusieurs variantes d'applications. « Le revêtement est structuré par son procédé d'application. Il n'aura donc pas les mêmes propriétés selon la manière avec laquelle il a été appliqué », précise-t-elle. Enfin, le dernier volet du projet vise à développer un outil prédictif, qui, à partir de la collecte de données dans le réseau par des capteurs adaptés (température, débit, pH) permettrait de diagnostiquer les risques de dégradation de la canalisation ou d'aider au choix du revêtement à appliquer pour la réhabiliter. Duranet, financé par Bpifrance, les régions Lorraine et Midi-Pyrénées, est doté d'un budget de 4 millions d'euros sur 4 ans. Il rassemble Saint-Gobain PAM, Veolia eau, Kerneos, Dralam Technologies, Optomesures, l'Insa de Toulouse, l'Ifsttar et l'Université Paris-Est Marne-la-Vallée.Pauline Rey-Brahmi