A 55 ans, Christophe Perrod, le nouveau président de l'Astee (association scientifique et technique pour l'eau et l'environnement) a eu de multiples vies professionnelles. Depuis le début de sa carrière, celui qui est aujourd'hui directeur général des services techniques du Syndicat des eaux d'Île-de-France, a navigué entre eaux potable, pluviales et usées à la fois au service du public, dans des entreprises privées et même en tant qu'entrepreneur. Polytechnicien, diplômé de l'école nationale du génie rural, des eaux et des forêts, il débute sa carrière à la Fondation de l'eau (ndlr :ancêtre de l'OIEau). « J'ai choisi ce secteur avec l'idée qu'il me permettrait de passer d'un contexte à l'autre, de l'intérêt général du service public à l'entreprise », explique-t-il.Il rejoint ensuite l'agence de l'eau Rhin-Meuse en tant que directeur adjoint à un moment particulier. « C'était lors du lancement du Programme d'action Rhin. L'agence a alors triplé son budget et doublé ses effectifs », ajoute-t-il. Cinq ans plus tard, changement de cap. « J'avais eu des responsabilités importantes à un moment clef. Je souhaitais maintenir cette dynamique. A cette époque Lyonnaise des eaux ambitionnait de conquérir des marchés dans le monde, c'était très attractif ! », assure-t-il. Pendant 11 ans, au sein du groupe Suez, il découvre toutes les fonctions : création du centre R & D sur l'assainissement et les eaux pluviales à Bordeaux puis responsable régional et enfin l'export en Amérique du Sud. En 2005, il prend la casquette d'entrepreneur en rachetant la société Geoscan, spécialisée en auscultation radar des réseaux d'assainissement qu'il développe puis revend. Sa seconde expérience en tant qu'entrepreneur dans le photovoltaïque, pour la première et unique fois hors du secteur de l'eau n'obtiendra pas le même succès. Mais l'homme de défi n'a pas dit son dernier mot et intègre le Sedif en 2012. « C'est la structure la plus intéressante pour travailler dans l'eau potable aujourd'hui », s'enthousiasme-t-il. Il a ainsi préparé le plan quinquennal d'investissements 2016-2020 qui prévoit un programme ambitieux. « Le rythme d'investissements va augmenter de 50 % avec par exemple une ambition forte en matière de gestion patrimoniale. L'objectif est d'atteindre 1,3 % de renouvellement par an ». Il va désormais devoir aussi dégager du temps pour l'Astee, une association qu'il fréquente depuis de nombreuses années. « En devenir président c'est à la fois une reconnaissance professionnelle et personnelle. J'ai été jugé apte à exercer cette fonction. Cela demande aussi un engagement fort de ma part », souligne-t-il. L'association qui compte aujourd'hui près de 3 800 membres cherche toujours à développer les adhésions. Donner toute sa place au monde des déchets est l'un des objectifs prioritaires. Le directeur technique du Syctom (agence métropolitaine des déchets ménagers de l'agglomération parisienne) a d'ailleurs déjà rejoint le bureau. « Il s'agit de consolider et de faire perdurer ce lieu de rencontre entre professionnels du public ou du privé. Nous devons continuer à construire sur la base du consensus et du travail collectif », résume-t-il. Cela passera aussi par une adaptation aux technologies numériques, thématique largement abordée début juin lors du dernier congrès de l'association. Pauline Rey-Brahmi